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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 SIF ϟ drown me with rain

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Sif Vidardóttir
Sif Vidardóttir
reine d'asgard

ϟ MESSAGES : 10855
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ϟ HUMEUR : Fière & apaisée

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« I could recognize him by touch alone, by smell. I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world. »

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MessageSujet: SIF ϟ drown me with rain   SIF ϟ drown me with rain EmptySam 14 Déc - 19:43

Sif Vidardóttir

   
born a goddess & forged a warrior

   

   made my elbereth

   
ϟ Nom : Sif Vidardóttir ϟ Statut : Je fus nommée prophétesse d'Odin dès mon plus jeune âge, puis suis devenue le bras droit du prince Tyr, avant d'hériter du titre de princesse en épousant le prince Thor. ϟ Famille : Fille de la déesse Angeya et du capitaine des Einherjar, Vidar. Épouse du faiseur d'orage, le prince Thor. Ainsi belle-fille du roi Odin et de son épouse Frigga, belle-sœur des dieux Loki, Tyr, Balder, Bragi, Hermod et Saga. Demie sœur du dieu omniscient Heimdall. Hélas, Je ne suis la mère d'aucun enfant. ϟ Qualités : Courageuse – depuis mon plus jeune âge, mon courage fait ma fierté. J'aime à penser que rien ne m'empêchera jamais d'atteindre mon but. Je ne crains pas ma propre mort, ne crains pas de la donner. Pour atteindre mon but, je suis prête à mettre mes craintes de côté, à braver ma peur et les obstacles se dressant devant moi. La notion de sacrifice ne m'est point inconnue, mais certains sont nécessaire à la réussite. Ainsi, je suis prête à donner de ma personne pour arriver à mes fins. Impétueuse – fille d'une déesse des vagues déchaînées et d'un guerrier émérite, comment aurais-je pu ne pas l'être ? On dit de moi que mon sang est de feu. Certains me diront sanguinaire et redoutable, je me considère simplement comme animée par une détermination sans faille. Loyale – ma fidélité ne connaît pas de limites. Je donnerais ma vie sans une once d'hésitation pour ceux que j'aime, ou pour le royaume d'Asgard. Fidèle, je le suis aussi en amour. Je n'ai jamais connu qu'un homme, et n'en connaîtrai qu'un seul. Habile – bénéficiant d'un entraînement exceptionnel, je suis devenue bien plus douée avec une épée que bien des hommes. Je suis devenue une guerrière émérite, m'attirant le respect et l'admiration malgré mon sexe. Franche – on ne peut en effet pas dire que j'ai la langue dans ma poche. Ce que je pense, je le dis, car il me semble que la vérité vaudra toujours mieux que les mensonges et les flatteries. Prudente – lorsque l'on passe son temps à guerroyer, il faut l'être. Je fais attention à chacun de mes gestes, ne fonce jamais tête baissée, j'aime prendre le temps de la réflexion. Il en va de même pour ma confiance, je ne l'accorde que très facilement, mon époux vous le confirmera. Douce – aussi étrange et étonnant que cela puisse paraître, je sais faire preuve de beaucoup de douceur lorsqu'il le faut. Je sais être attentive et faire preuve d'empathie, sais trouver les mots qu'il faut pour rassurer ceux qui en ont besoin besoin. Ou plutôt celui... Apaiser mon époux n'est jamais une chose aisée, ni gagnée d'avance. Il faut faire preuve de patience et de persévérance. Aujourd'hui je peux pourtant affirmer sans mentir être l'une des rares à savoir calmer la tempête qui fait rage en son cœur. ϟ Défauts : Rancunière – c'est sans doute là mon plus grand défaut. Je pardonne rarement, voire jamais, les affronts qui m'ont été faits. Il est même probable que je me venge, et ce n'est certainement pas mon époux qui m'en empêchera. Impatiente – quand cela ne concerne pas l'art de guerroyer, je peux perdre patience relativement vite. J'ai du mal à supporter que l'on me taquine ou que l'on se moque de moi, plutôt que de faire la sourde oreille je vais laisser mon tempérament sanguin l'emporter et là je puis vous assurer que vous regretterez de m'avoir cherchée. Têtue – sur ce point là, mon époux et moi sommes parfaitement assortis. Je suis plus têtue qu'une mule, il est fort difficile de me faire changer d'avis lorsque j'ai pris une décision. Qu'elle soit bonne ou mauvaise peu importe, je me tiendrai à ce que j'ai décidé. Protectrice – ce n'est pas un défaut vous dites ? Chez moi c'en est un, car ma volonté de protéger mes proches me fera faire des choses irréfléchies. Pour les préserver, peu m'importe ma propre vie, je la sacrifierai sans sourciller s'il le faut. Lorsqu'il s'agit d'amour, mon instinct d'auto-préservation disparaît tout bonnement. Sensible – sous ma carapace de guerrière impitoyable se cache une jeune femme plus fragile qu'il n'y paraît, une jeune femme que bien peu connaissent. Trop souvent je laisse mon cœur guider mes pas et j'en oublie de me servir de mon esprit. Ma sensiblerie me joue parfois de bien vilains tours, et mes défauts n'en sont que les conséquences logiques. ϟ Pouvoirs : Ce qui est une bénédiction pour le Père de Tout est une malédiction pour moi. De ma mère j'ai hérité du don de voyance, je suis prophète, j'ai des visions de l'avenir. Toutefois, il me faut vous dire que je suis dans l'incapacité de contrôler la fréquence de ces visions, elles surviennent quand les Nornes le veulent bien. Parfois il peut s'écouler de longues semaines entre mes visions, parfois quelques heures seulement. Certaines visions me laissent simplement hagarde, d'autres me font hurler de douleur. Toutes m'épuisent, à tel point que je dois parfois passer des jours entiers pour récupérer – ce qui me met bien évidemment dans une rage sans nom, moi qui ne supporte pas de rester inactive. C'est bien volontiers que je me débarrasserais de ce don. Mon second don est tout aussi étrange, et j'ignore d'où il me vient. Depuis ma plus tendre enfance, je suis en mesure de me transformer en cygne. C'est un don que j'utilise rarement, sauf lorsque je me rends sur Midgard pour observer les mortels.


   
ϟ Penses-tu qu'Odin est un bon souverain ? À tes yeux, fait-il ce qu'il faut pour maintenir la paix entre les royaumes et l'équilibre dans l'univers ?
Je ne pense pas être en position de remettre en question la façon de gouverner du Père de Tout. Le roi Odin a toujours été d'une immense générosité avec moi, m'offrant de vivre au palais, me traitant presque comme sa propre fille, avant de m'offrir une place au côté de son second fils sur les champs de bataille. Je n'oublie pas non plus qu'il a donné sa bénédiction à Thor lorsque ce dernier lui a demandé l'autorisation de m'épouser. En tant que souverain, le Père de Tout me semble être un monarque remarquable, mais peut-être ne suis-je pas objective à son sujet ? J'ai toujours vu en lui un roi sage et respectable, faisant passer le bien de son peuple avant toute autre autre. C'est grâce à lui que la paix règne entre les Neuf Royaumes, grâce à lui encore qu'Asgard trône au dessus des autres mondes. Peut-être n'est-il pas un souverain parfait, mais c'est le seul qui ait jamais été en mesure de supporter le poids des Neuf Royaumes sur ses épaules sans jamais ployer.

   
ϟ Que penses-tu de la race des hommes ? À tes yeux, valent-ils autant que les Dieux, plus, moins ?
Les hommes sont à mes yeux les créatures les plus intéressantes que porte Yggdrasil. En bien des points, ils nous ressemblent. Certains sont braves, d'autres sont lâches, il y en a des bons comme des mauvais. Ils sont étonnants, j'ai toujours aimé les observer, je suis souvent descendue sur Midgard pour les observer. Leurs mœurs sont bien différentes des nôtres, ils ont évolué d'une drôle de façon... S'ils valent moins que nous ? Je ne le pense pas, non. Chaque créature, bonne ou mauvaise, a son rôle à jouer dans l'équilibre de l'Arbre Monde. Il va de soi que j'en abhorre certaines, mais pas les hommes. Je suis même persuadée qu'ils auront un rôle important à jouer à l'avenir. Je n'oublie pourtant pas que nous sommes issus de différents royaumes. Ce n'est pas sans raison.

   
ϟ Idunn a disparu, et ton immortalité s'est envolée avec elle. Es-tu inquiet, ou penses-tu que le problème sera rapidement résolu ? Penses-tu que Loki a quelque chose à voir avec cela, bien qu'il n'y ait absolument aucune preuve ?
Loki est-il jamais innocent des maux qui nous accablent ? Je ne l'accuserai pas sans preuves, mais inutile de dire que je le soupçonne fortement d'être derrière la disparition de la déesse. Il n'hésite pas à s'en prendre à son père et à ses frères, pourquoi épargnerait-il la famille de son épouse ? S'il est bel et bien derrière tout cela, il se pourrait bien que cette farce soit celle qui lui coûtera sa tête. On ne joue pas avec l'immortalité de tout un peuple – que dis-je, de deux peuples, il ne faut pas oublier les Vanes. Si sa culpabilité est avérée, le peuple réclamera sa tête, et je crains que l'amour de Thor ne suffise pas à le sauver... Si voir sa tête séparée de ses épaules me ferait grand plaisir pour des raisons personnelles, je ne souhaite pas le voir mort pour autant, simplement parce que je ne veux pas voir mon époux malheureux. Je ne comprends pas pourquoi il aime tant son fourbe de petit frère, mais c'est ainsi. Je ne tiens nullement à voir Thor accablé par la perte de son frère, ainsi je souhaite de tout mon cœur que Loki n'ait rien à voir avec cela, quand bien même je ne crois pas aux miracles... En ce qui concerne notre immortalité, bien sûr que je suis inquiète. Sans les pommes d'or nous sommes condamnés à devenir mortels, à mourir. Si les dieux se mettent à mourir, qui sera là pour maintenir l'ordre et préserver l'Arbre Monde ? Sans Idunn, le Ragnarök semble voué à survenir plus tôt que prévu. Je ne m'inquiète pas particulièrement pour ma personne, ce n'est pas dans mes habitudes. En revanche, je ne peux m'empêcher de poser un regard inquiet sur mon époux. Je crains pour sa vie, car à mes yeux son courage relève davantage de la folie qu'autre chose. Il ne fait pas attention à lui, il ne fait jamais attention à lui. Je le lui dis, je le lui répète – quitte à l'agacer – j'ai peur pour lui.


   
ϟ Prénom/pseudo : Julia/Elbereth ϟ Fréquence de connexion 8 jours sur 7  green  ϟ Scénario, PV ou inventé ? Poste Vacant  keur  ϟ Comment as-tu connu le forum ? 50% sort de ma tête  *  ϟ Célébrité choisie : Jaimie Alexander  keur  ϟ Le mot de la fin : THOR IS MINE  boude (mon précieux  * )

   
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MessageSujet: Re: SIF ϟ drown me with rain   SIF ϟ drown me with rain EmptySam 14 Déc - 19:45

HISTOIRE

I call his name as a shelter, not realising he is the storm.



« Tu vas tomber. » « Arrête de dire n'importe quoi, Sif ! » « Descends, tu vas tomber ! Je le sais, j'en suis sûre ! Tu vas tomber et tu vas te faire mal. » « J'ai fait ça au moins cent fois, tu dis des bêtises ! » Le garçon avait attrapé une branche, posé son pied sur une autre... Et puis il avait glissé. La branche à laquelle il s'était raccroché s'était cassée, il était tombé lourdement au sol et avait eu le souffle coupé. Il avait ensuite hurlé et moi, j'avais soupiré. « Je te l'avais bien dit. » En toute honnêteté, je ne me rappelle pas de son nom, ni même de son visage. Je me souviens simplement qu'il était le fils d'un des compagnons d'armes de mon père. Un garçon que je croisais souvent, mais avec lequel je n'étais pas amie. Ce jour là, Père m'avait demandé d'attendre dehors avec lui dans la cour du palais. Père était le capitaine de la garde du roi Odin, les Einherjar. C'était un rôle très important, je l'avais bien compris. Quand le garçon avait hurlé, il était sorti en courant, accompagné de deux gardes. Le garçon s'était relevé en pleurant et Père avait demandé ce qu'il s'était passé. « Je lui ai dit de ne pas grimper, parce qu'il allait tomber. Il n'a pas voulu me croire, et puis il est tombé. Je l'avais prévenu Père, j'ai toujours raison, vous le savez bien ! » J'aurais certainement pu passer pour une enfant présomptueuse, ou une petite menteuse. Ce n'était pourtant pas le cas. Parfois, je voyais les choses avant qu'elles ne se produisent. La veille de ce jour ci, j'avais vu le garçon grimper et tomber. J'avais bien essayé de le mettre en garde, mais il n'avait pas voulu m'écouter. Il avait cru que je mentais, que j'avais peur parce que j'étais une fille. Finalement, il avait dégringolé de son arbre et était parti pleurer dans les jupes de sa mère aussitôt. Père était resté là me regarder en se frottant le menton comme il le faisait souvent quand je lui racontais que j'avais vu les choses avant qu'elles n'arrivent. Je voyais bien que cela l'inquiétait. Je l'avais déjà entendu marmonner que tout était de la faute de Mère, que ces maudits dons venaient toujours de son côté. Je n'avais pas compris, je lui avais demandé de m'expliquer. Il avait simplement répondu que Mère était une sorte de prophète, qu'elle voyait toutes les choses du passé. Mon aîné Heimdall, que je ne voyais que très peu, avait hérité d'un don bien particulier, il pouvait voir tout Yggdrasil. En somme, si je n'étais pas comme les autres petites filles, c'était de la faute de Mère. Mère n'était plus là, elle était morte alors que je n'étais qu'un nourrisson. Elle avait laissé un homme qui connaissait bien peu de choses aux femmes avec une fille un peu hors du commun à élever. Ce n'était pas la première fois que ce genre de chose arrivait. Père avait compris depuis longtemps que sa fille possédait un don particulier. Mais il avait fait de son mieux pour se persuader du contraire. Il m'avait un jour dit que le don de mère relevait davantage de la malédiction, que voir tout ce qui était déjà arrivé était non seulement épuisant, mais inutile. À quoi bon voir les choses que l'on ne pouvait changer ? Mais moi, ce n'était pas les choses du passé que je voyais, mais celles du futur... Un don tout aussi terrible, mais également précieux. Les prophètes étaient rares. « Viens, nous allons voir le Père de Tout », avait-il simplement dit en prenant ma main. J'avais froncé les sourcils mais l'avait suivi. « Pourquoi ? » Enfant, je posais beaucoup de questions. « Il m'a demandé de t'amener à lui si tu voyais encore une chose n'étant pas encore arrivée. » « Est-ce que c'est mal, de voir les choses avant qu'elles n'arrivent ? Est-ce que je suis quelqu'un de mal, Père ? » Il avait ri. « Non, tu es quelqu'un d'exceptionnel, ma fille. »

Le roi Odin était un homme très impressionnant. Assis sur son trône, sa lance Gungnir en main, il dominait tout. Il était borgne, avait sacrifié un de ses yeux pour la connaissance. Je l'avais déjà vu, bien sûr, mais jamais d'aussi près. Intimidée, je m'étais cachée derrière Père tandis qu'il conversait avec le roi. Puis j'avais vu une tête blonde sortir de derrière le trône. Un garçon. Le prince Thor. Il m'avait regardée avec un grand sourire avant d'aller s'asseoir aux pieds du roi. Je lui avais souri. Puis j'avais remarqué l'autre garçon qui se tenait près du trône. Ses cheveux étaient bruns et lui, il ne souriait pas. J'étais sortie de l'ombre de mon père et je lui avais adressé un sourire à lui aussi. Il avait eu l'air surpris, mais avait retourné le sourire. Le prince Tyr. À peine plus jeune que son frère. C'était drôle, qu'ils soient frères. Ils se tenaient l'un à côté de l'autre et avaient pourtant l'air aussi différent que le soleil et la lune. Après un instant, j'avais fini par m'avancer, et j'avais pointé un doigt vers le plus jeune des fils d'Odin. « J'ai rêvé de toi. Je t'ai vu, dans un rêve. » Cette phrase avait eu le don d'attirer l'attention du roi et de Père sur moi. Le Père de Tout m'avait demandé ce que j'avais vu. « Je l'ai juste vu. Il était grand. Il avait l'air triste. C'est tout. » Cette toute petite phrase, oubliée de tous bien des siècles plus tard était pourtant lourde de sens, et de vérité. Père a conversé longtemps avec le roi, et je n'avais alors pas prêté beaucoup d'attention à ce qu'ils se disaient. Je me souviens m'être inclinée devant le roi et ses fils de partir. Mais avant de quitter la salle du trône, j'avais brusquement fait volte face et avait regardé le prince héritier droit dans les yeux. « Toi aussi, tu étais dans mon rêve. »

ϟ

« Ils ne me respecteront jamais. » « C'est parce qu'ils n'ont pas l'habitude de voir une femme plus douée qu'une eux avec une arme. » « Ils n'ont pas l'habitude de voir une femme avec une arme tout simplement, Père. » J'étais assise sur les marches de la cour, une épée posée sur les genoux. Je contemplais avec lassitude et tristesse les hommes qui s’entraînaient. Mais quelle idée avait eu Père ? Comment avait-il pu penser un seul instant que faire de moi une guerrière serait une bonne idée ? Le combat était l'apanage des hommes, ou des Valkyries. Père ne voulait pas me voir devenir Valkyrie. Pas plus qu'il ne voulait me voir cantonnée au rôle de prophétesse d'Odin. Il n'avait jamais vraiment su comment faire de moi une dame. Il n'avait pas réellement voulu non plus. Je m'étais souvent demandée s'il n'avait pas été déçu d'avoir pour seul enfant une fille, et non pas un garçon. Depuis mon plus jeune âge, il m'avait répété qu'un jour, je serais une grande guerrière, que je pourrais rivaliser avec les plus grands guerriers du royaume. Je ne l'avais jamais cru, jusqu'à ce qu'un jour il mette une épée entre mes mains. J'avais eu peur que le Père de Tout ne se fâche. Après tout, j'étais supposée être une prophétesse, et cela simplement. Quand il avait été certain que je possédais des dons, Père et moi nous étions installés au palais royal. Pour me protéger, et pour m'avoir à portée de main. J'avais eu beaucoup de mal à me faire à mes visions. Parfois il ne s'agissait que de rêves qui mêlaient sons et images floues. Et puis parfois, j'étais comme extirpée à la réalité brusquement, la scène devant mes yeux disparaissait pour laisser place à une autre. Je voyais les choses se dérouler devant mes yeux comme si j'y étais. Cela ne pouvait durer que quelques secondes, comme de longues minutes. Parfois je ne disais rien, demeurais anormalement silencieuse et immobile. Parfois, je hurlais. Il m'était impossible de contrôler ces visions, et cela m'avait toujours effrayée. Père disait que faire de moi une guerrière et non pas une demoiselle effrayée par l'avenir m'aiderait à faire front. Il avait raison. Seulement le milieu guerrier qui n'était pas celui des valkyries était réservé aux hommes. « Et je ne suis pas plus douée qu'eux. » « Pas encore. Cela viendra. » J'avais jeté un regard aux soldats, aux Einherjar. Puis j'avais soupiré longuement. « Vous semblez bien sûr de vous. » Il avait ri, déposé un baiser rassurant dans mes cheveux blonds. « Disons que j'ai moi aussi quelques dons de voyance. Allez, debout. » J'avais attrapé mon épée et je m'étais relevée. Déterminée à rendre Père fier de moi, déterminée à prouver à cette bande de rustres que je pouvais faire aussi bien qu'eux, sinon mieux.

Si vous pensez qu'il me fut facile de m'imposer en tant que guerrière dans la société asgardienne, vous vous trompez. J'étais à part. Le roi Odin avait autorisé mon entraînement, mais sa bénédiction ne faisait pas tout. Les hommes me dévisageaient, me demandaient ce que je faisais épée en main. Ils n'hésitaient pas à me dire que j'allais me faire mal, que je ferais mieux de retourner à mes broderies. Les femmes étaient plus cruelles encore avec moi, elles me regardaient comme si j'avais perdu l'esprit, comme une curiosité. Je ne trouvais grâce qu'aux yeux des valkyries, qui toutefois se demandaient pourquoi je ne rejoignais pas leurs rangs. Il me fallut des décennies pour parvenir à gagner un peu de respect. Lorsque je fus plus sûre de moi et de mes capacités, je mis un point d'honneur à provoquer en duel chaque homme doutant de moi. Pas nécessairement pour les mettre à terre, car je ne gagnai pas tous ces duels, mais pour leur prouver qu'ils ne me faisaient pas peur. Je ne craignais pas de prendre des coups, et certainement pas de les rendre. Au commencement, c'est ma force de caractère et ma vaillance et non mes qualités de guerrière qui ont fait ma réputation. Ma détermination fut ce qui fit de moi une guerrière farouche. J'avais trouvé dans l'art du combat un moyen de contrôler mon existence. Je n'avais pas choisi d'être prophète, mais je pouvais choisir d'être un soldat d'Asgard. Père ne voulait pas que je ne sois qu'une petite prophétesse, et j'avais compris très vite que je ne voulais pas être réduite à cela non plus. Alors je passais mes journées épée en main, à frapper des pantins de bois, à cogner les gardes d'Odin, à prendre les coups, jusqu'à être meurtrie physiquement, jusqu'à ce que plus aucun homme n'ose m'affronter, de peur de me briser. Ma peau était souvent bleuie, écorchée, mais cela m'importait peu. J'étais avide de reconnaissance, avide de combats. Je faisais la fierté de Père, mais cela ne me suffisait pas. Tant que je n'aurais pas prouvé ma valeur sur un champ de bataille, cela ne serait pas assez. Et tant que cela ne serait pas arrivé, je n'aurais pas ma place parmi les combattants d'Asgard.

Encore bien des années après, j'étais parvenue à me faire une place dans les rangs des soldats d'Asgard. À force de persévérance, j'avais réussi à convaincre le Père de Tout de me laisser aller sur les champs de bataille en compagnie de ses soldats. Petit à petit, le regard de certains hommes changea. Si ce n'était pas tout à fait du respect qu'il y avait dans le fond de leurs yeux, ils avaient appris à ne plus me sous-estimer. La plupart de mon temps, je le passais auprès de Père et des Einherjar. Quelques fois, les fils d'Odin nous rendaient visite, que ce soit pour s'entraîner avec les troupes, ou simplement pour le plaisir de leur compagnie. Souvent, je me contentais de rester dans un coin, ne ressentant nullement l'envie de tourner autour d'eux, contrairement à beaucoup de demoiselles que je connaissais. Père plaisantait souvent en me disant qu'il ne me manquait de valkyrie que le titre. En dehors de la cour réservée à l'entraînement, je ne passais que très peu de temps en compagnie des hommes, et je ne m'en portais pas plus mal. Père trouvait cela... dommage, je crois. « Peut-être devrais-tu aller lui parler », avait-il un jour dit, en désignant le prince héritier du menton. « Il te regarde », avait-il ajouté avec un petit sourire. J'avais grimacé et détourné le regard. Thor. L'héritier du trône, affectueusement surnommé le prince doré par le peuple. Là il passait les demoiselles soupiraient. Moi, je me contentais de le regarder avec un sourcil haussé. « Il est arrogant, belliqueux et semble absolument insupportable depuis qu'il est parvenu à s'emparer de Mjolnir. » Bien sûr qu'il était séduisant. Je n'étais pas aveugle. Mais cela ne faisait pas tout. En réalité cela ne faisait rien, sauf si vous aviez seulement l'intention de vous ébattre dans ses draps. Ce n'était pas mon cas. Père avait froncé les sourcils en m'entendant parler ainsi du prince. J'avais haussé les épaules, avant de me rendre compte qu'il y avait quelqu'un dans mon dos. Je m'étais retournée brusquement, pour découvrir le second fils d'Odin, Tyr, dans mon dos. Un instant, je crus qu'il allait me remettre à ma place, qu'il allait me demander de retirer ce que je venais de dire. Je ne baissai pas les yeux toutefois, soutins son regard jusqu'à ce qu'il acquiesce à mes dires en hochant légèrement la tête avec un petit sourire, avant de continuer sa route. Les bras croisés sous ma poitrine, j'avais lancé un regard victorieux à mon père, qui fit comme s'il n'avait rien vu. « Quand tu étais enfant, tu as dit un jour avoir rêvé du prince. Qu'as-tu vu ? » A cette question, je n'ai jamais voulu rien répondre.
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MessageSujet: Re: SIF ϟ drown me with rain   SIF ϟ drown me with rain EmptySam 14 Déc - 19:46


« Je maîtrise parfaitement la situation ! » est ce que j'ai hurlé à tous les hommes qui m'ont proposé leur aide ce jour là. Avais-je besoin d'aide ? Non ! Ce n'était pas ma première bataille, ce n'était pas la première fois que j'étais confrontée à la perfidie des elfes sombres. Depuis que le Père de Tout m'avait autorisée à me rendre sur les champs de bataille, j'avais combattu avec la rage guerrière d'une valkyrie, déterminée à prouver ma valeur. Ce jour là, une légion d'elfes sombres avait attaqué une petite ville de Vanaheim. Le roi avait envoyé des soldats, menés par son fils et dieu de la guerre, Tyr Odinson. Les elfes nous avaient donné du fil à retordre, mais nous avions la rage de vaincre. Mon épée tranchait les membres et les têtes, mon bouclier se fracassait contre leur armures et broyait leurs os. Nombreux furent les soldats à s'étonner de ma présence, plus nombreux encore ceux qui se sentirent obligés de m'offrir leur aide. Je n'en avais pas besoin. Père m'avait bien entraînée. J'étais plus douée que beaucoup avec ma lame, et selon lui je possédais une grâce que les hommes n'avaient pas. Je dansais avec mes ennemis, les forçais à faire de drôles de courbettes avant de les occire. Sur ce champ de bataille, j'étais vivante. Infatigable, animée d'une rage folle, je fis mes preuves ce jour là. Nos ennemis se jetaient sur moi dans l'espoir de me mettre à terre, mais j'étais plus forte qu'eux. Si bien que lorsque la bataille était déjà terminée pour d'autres, j'étais encore en train d'affronter un trop d'elfes désespérés. Le premier vit ma lame déchirer sa gorge, le second la vit percer sa poitrine et le dernier eut tout simplement la tête séparée de ses épaules. Lorsqu'il furent tous trois tombés à mes pieds, je pus enfin constater notre victoire. Mes cheveux étaient défaits, mon corps courbaturé... Mais j'étais heureuse. Et fière de moi, il me faut l'avouer.

Cependant, je redevins immédiatement méfiante lorsque l'on m'adressa la parole. « Je dois dire que vous m'avez impressionné. » Je fronçai les sourcils, dévisageai le prince Tyr un instant. Était-ce là un compliment sincère, ou bien se moquait-il de moi comme bien d'autres avant lui ? « J'ai rarement eu l'occasion de pouvoir admirer un tel combat. » Je haussai un sourcil, jetant un coup d’œil autour de moi. Les bons combattants n'étaient pourtant pas ce qu'il manquait. Les troupes du roi Odin étaient les meilleures des Neuf Royaumes. Et le dieu de la guerre avait certainement déjà dû voir bien des guerriers émérites... Sans doute aurais-je dû me sentir flattée tout de suite, mais j'avais été berné par de faux compliments trop de fois, trop d'hommes m'avaient regardée de haut. Prince ou pas, cela ne changeait rien. S'il se moquait de moi, il goûterait au fer de mon épée. Il dut sentir ma méfiance, car à ses propos, il ajouta ceci : « Venant du dieu de la stratégie, ce serait réellement décevant, vous ne croyez pas ? » Toujours silencieuse, j'avais acquiescé d'un hochement de tête avant de sourire. Nous sommes rentrés à Asgard, et durant les célébrations, il est de nouveau venu m'aborder. D'abord méfiante, je me suis détendue à mesure que nous parlions stratégie et combat. J'ai fini par rire avec lui. Il ne me jugea pas sur ma condition de femme, et reconnut en moi une formidable guerrière, ce qui me flatta et me toucha. C'était la première fois que quelqu'un reconnaissait mes talents. Que ce soit le dieu de la guerre lui-même ajoutait à ma victoire.

Ce jour là, je trouvai mon plus grand ami, mon compagnon d'armes. Après la bataille de Vanaheim, je me rendis sur chaque champ de bataille en sa compagnie. Nous formions un duo meurtrier d'une rare efficacité. Il protégeait mes arrières et je faisais de même. Nous ne nous quittions plus, même lorsque nous étions à Asgard. Nous entraînions les troupes ensemble, déjeunions ensemble... Il n'y avait plus grand chose que nous faisions l'un sans l'autre. Tyr était pour moi le meilleur des amis, à vrai dire il était peut-être même le seul. J'avais une foi aveugle en sa personne et en son jugement. Si bien que lorsqu'il me conseilla de me méfier de son aîné, qui s'était mis à me faire des avances, je ne songeai pas un seul instant à remettre en question son jugement et repoussai poliment Thor, bien loin de me douter que ce dernier n'en resterait pas là. Mais à cette époque de mon existence, rien d'autre ne comptait pour moi que mes batailles et mon frère d'armes.


ϟ


Maudit don ! Maudit destin, maudites Nornes ! J'aurais dû me trouver avec lui, j'aurais dû être là. Maudit don, maudit don ! Je n'étais pas là. Ce matin là, une vision terrible m'avait terrassée. Incapable de tenir debout, j'avais pourtant insisté pour l'accompagner. L'un ne va pas sans l'autre, avais-je dit. Plus têtue qu'une mule j'avais cherché à me lever. Je n'avais pu faire que quelques pas avant que mes jambes ne cèdent sous mon poids. Tyr m'avait rattrapée en soupirant et en m'accusant d'être plus têtue que son aîné. Je me souviens avoir levé les yeux au ciel en prétextant qu'il était absolument impossible d'être plus borné que Thor. Il n'avait rien dit, s'était contenté de me porter jusqu'à mon lit en m'ordonnant de me reposer – ordre du prince. J'avais ri, mais pas protesté. Tyr était plus sage que moi, je m'étais avouée vaincue cette fois ci. Il avait remonté les fourrures sur mon corps tremblant de froid. J'avais attrapé sa main avant qu'il ne s'éloigne de moi. « Fais attention. La bête est aussi fourbe que l'homme qui lui sert de père. Promets moi que tu feras attention, Tyr. » « C'est promis. Maintenant, repose toi. » Il avait déposé un baiser sur mon front et s'en était allé. Trop épuisée pour lutter contre le sommeil, j'y succombai. Mes rêves furent peuplés de loups et de hurlements terrifiés et terrifiants. Si bien que lorsque j'avais rouvert les yeux, j'avais été immédiatement saisie par un mauvais pressentiment. Je m'étais glissée hors du lit, avait enfilé un manteau par dessus la robe dans laquelle j'avais dormi, et je m'étais précipitée à l'extérieur du palais, pour rejoindre l'endroit où je savais qu'ils allaient attirer le loup Fenrir. Je suis arrivée trop tard. Les dieux riaient et la bête hurlait, folle de rage. Il me fallut un moment pour comprendre ce qu'il se passait. Hurlant, je leur intimai le silence. Je fendis ensuite la foule de dieux pour me je jeter aux côtés de Tyr. À la vue de son bras ensanglanté et à présent dépourvu de main, j'avais laissé m'échapper un cri d'effroi. Sa douleur me semblait être la mienne, je dus me retenir de verser des larmes, de faire taire la foule moqueuse à grand renforts de coups. Ne s'étaient-ils donc pas rendus compte que son sacrifice nous avait sauvés de la bête ? Une fois de plus, ils étaient incapables de l'apprécier à sa juste valeur, aveuglés par la lumière de son aîné. Me promettant de punir les dieux pour l'affront qu'ils lui avaient fait, je ramenai Tyr à Asgard. Je repoussai avec violence celles et ceux qui offrirent leur aide, déterminée à être celle qui s'occuperait de panser ses plaies. Ce que je fis, me faisant guérisseuse pour une poignée de jours. Je suis restée à ses côtés jusqu'à ce qu'il soit parfaitement rétabli, lui promettant d'être celle qui serait toujours à ses côtés, quoi qu'il arrive. J'ai menti.

ϟ


Pour la première fois, il m'avait semblé que nous ne remporterions pas la victoire. Nos ennemis, encore ces maudits elfes sombres, s'étaient rassemblés pour une dernière offensive, l'offensive de la dernière chance pour eux. Ils avaient marché sur Vanaheim dans l'espoir de réduire les Vanes à néant, et s'étaient heurtés à notre armée. Trop conscient du danger que représentait les elfes, le Père de Tout avait envoyé la totalité de son armée, afin de les écraser une bonne fois pour toutes. Mais ce jour là, même avec le Prince Doré à nos côtés sur le champ de bataille, nous avons peiné à nous imposer. La bataille faisait rage depuis de nombreuses heures, nos ennemis tombaient, mais nos soldats aussi. Je protégeais les arrières de Tyr, et lui les miennes, mais après tant de temps passé à batailler, notre duo faiblissait lui aussi. Ce ne fut que lorsque le jour commença à décliner que nos troupes se sont imposées, repoussant les elfes noirs dans les bois pour les écraser. Trop épuisée pour les suivre, j'étais restée sur le champ de bataille principal, l’œil perdu dans le vide, tandis que le Bifröst déposait des guérisseurs un peu partout. C'était alors que je l'avais vu. Ayant aperçu l'éclat d'une chevelure dorée, j'avais tourné la tête. Puis j'avais abandonné épée et bouclier pour me précipiter vers l'homme étendu entre les corps de nos ennemis. Père. L'échine brisé, il était incapable de bouger. La panique s'était insinuée en moi comme une lame incandescente. Tremblante, j'avais cherché à recouvrir ses plaies, à éponger son corps de tout ce sang. « Laisse », avait-il dit d'une voix douce, d'un ton trop calme pour que ce soit naturel. J'étais terrifiée à l'idée de perdre mon seul parent, mais lui semblait si serein face à la mort... Moi, je refusais qu'il me soit arraché. La vie le quittait, j'essayais désespérément de la retenir, mais elle glissait entre mes doigts comme de l'eau. D'un voix toujours aussi posée, il m'avait demandé si les valkyries étaient là. Bien sûr qu'elles étaient là, déjà prêtes à prendre son âme pour l'escorter jusqu'au Valhalla... Je le refusais ! Père était mon point de repère, mon roc, j'avais encore besoin de lui. Lui, cependant, ne semblait pas le croire. Ses dernières paroles pour moi furent réconfortantes. Il me dit qu'il était fier de la femme que j'étais devenue, fier de ce que j'avais accompli. Il me dit que je n'étais pas seule, que je ne le serais jamais, car un autre homme veillait déjà sur moi. Ce jour là, je crus qu'il me parlait de Tyr. Ce ne fut que de nombreuses années plus tard que je pus comprendre le véritable sens de ses paroles. Et puis il rendit son dernier souffle, le sourire aux lèvres. Je me suis mise à hurler, à pleurer, mes doigts s'accrochant à sa dépouille avec désespoir. Je repoussai toutes les valkyries qui s'approchaient avec une rage furieuse, je ne voulais pas qu'elles le touchent, même s'il était évident que son âme avait besoin d'être accompagnée au Valhalla, sous peine de s'égarer. Puis des bras furent passés autour de moi, pour me forcer doucement à lâcher le corps de Père. Je crus tout d'abord qu'il s'agissait de Tyr, puis je réalisai que celui qui m'enserrait dans l'étau de ses bras avait deux mains et ne pouvait donc être mon cher ami. Me retournant avec brusquerie, j'eus alors la surprise de découvrir Thor. Alors trop surprise pour lutter, je me laissai aller contre lui en sanglotant. Ce fut lui, et non pas Tyr, qui me réconforta ce jour là, lui qui me ramena à Asgard. Lui qui resta à mes côtés dans la maison de guérison, lui qui m'assura qu'il ne m'arriverait rien. Ne dit-on pas un mal pour un bien ? Il me fallut perdre mon père pour découvrir le côté doux et protecteur du Prince Doré.

ϟ


Il avait osé ! Ce serpent avait osé ! Sa fourberie, sa bêtise et sa jalousie n'avaient donc aucune limite ? De toute évidence, non ! Loki m'avait détestée au moment même où Thor avait posé les yeux sur moi. Comme un enfant, il était jaloux de l'attention que son frère me portait. Sa jalousie n'avait pas lieu d'être, car je n'avais eu de cesse de repousser les avances de Thor depuis qu'il s'était mis à me courtiser. Comme le reste d'Asgard, je savais que le prince doré avait eu d'innombrables conquêtes, et il était absolument hors de question que je ne sois qu'une parmi tant d'autres, il me semblait que je méritais un peu mieux que cela... Mais hélas, Loki ne l'avait pas compris, aveuglé par sa jalousie. Alors une nuit, il s'est introduit dans mes appartements... Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me réveillai ce matin là, pour trouver ma chevelure dorée coupée, les mèches éparpillées sur les draps et oreillers ! Bien évidemment, j'entrai dans une rage folle, désignant tout de suite Loki comme le coupable. Il fut incapable de nier, car qui d'autre que lui pour commettre pareille farce ? Il espérait voir son aîné se détourner de moi, car il était évident que je perdais de ma superbe sans mes mèches d'or. Il n'en fut rien. Si j'étais furieuse, Thor, lui, était pareil à un ouragan. Il menaça son cadet de lui faire avaler Mjolnir s'il ne trouvait pas un moyen de me restituer ma chevelure, et ce jour là, Tyr avait également perdu son calme pourtant légendaire. C'est ainsi que le dieu de la ruse dut se rendre à Vanaheim, dans une forge naine. Là, il leur demanda de forger une chevelure dorée pour remplacer celle qu'il m'avait volée, car les nains étaient connus pour être les meilleurs forgerons qui soient, connus pour leur capacité à forger tout ce qu'on pouvait leur demander. Ils accédèrent à la demande du dieu, qui me présenta une chevelure d'or, sous l’œil méfiant de ses frères. Une chevelure qui, dit-il, prendrait racine et pousserait comme l'ancienne, comme si rien n'était jamais arrivé... Loki étant Loki, nous aurions dû nous douter que les choses ne se dérouleraient pas comme il l'avait dit. À peine la chevelure fut-elle placée sur mon crâne qu'elle noircit, sous le regard effaré des aînés du menteur. Les cheveux d'or étaient devenus ébène, aussi noir que ceux du dieu du mensonge. Je l'aurais tué à l'instant même si Thor ne m'avait pas contemplée longuement avant de clamer que je n'avais jamais été aussi belle. Ce fut pour moi la plus belle des vengeances. Désireux d'éloigner son aîné de moi, Loki n'avait réussi qu'à faire le contraire. Après ce jour, Thor se fit plus insistant, plus pressant, et moi, je peinais à le repousser.
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Sif Vidardóttir
Sif Vidardóttir
reine d'asgard

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« I could recognize him by touch alone, by smell. I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world. »

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MessageSujet: Re: SIF ϟ drown me with rain   SIF ϟ drown me with rain EmptySam 14 Déc - 22:54


« Bois un verre avec moi, Sif. Rien qu'un. » C'était un soir, au début de l'hiver. Nous célébrions notre victoire sur les elfes sombres, une fois de plus. Ou plutôt, nous célébrions sa victoire. Tyr et moi nous étions démenés comme des bêtes féroces sur ce champ de bataille. Puis le Bifröst l'avait déposé au milieu des soldats. Les éclairs avaient fendu le ciel, la foudre était tombée. Mjolnir s'était écrasé sur les armures de nos ennemis, les pliant comme si elles n'étaient faites que de brindilles, brisant aussi sûrement les os de ceux qui les portaient. Le tonnerre avait grondé, et il avait ri. La bataille avait été terminée, nous étions rentrés et comme à chaque fois, le roi avait décidé que nous devions fêter la victoire de son fils. Mais le prince ne semblait pas avoir la tête à la fête ce soir là. Fatiguée par le boucan qui régnait dans la salle du trône, transformée en salle de banquet pour l'occasion, et lassée des mets et de l'hydromel j'en étais sortie. Je m'étais accoudée à la balustrade, qui donnait sur les jardins de la reine. Les premiers flocons tourbillonnaient doucement dans l'air et se prenaient dans mes cheveux. Les éclats de rire me parvenaient depuis l'intérieur. Le peuple était en liesse, comme à chaque fois que leur prince doré remportait une victoire. Je me trouvais là, le regard perdu dans les étoiles, quand j'avais senti sa présence à mes côtés. Il s'était accoudé à la balustrade nonchalamment, mais n'avait rien dit jusqu'à ce que je daigne tourner la tête vers lui. « Bois un verre avec moi, Sif. Rien qu'un. » Je n'avais pu m'empêcher de soupirer longuement en le regardant. « Rien qu'un... Je suppose que c'est ce qu'elles disent toutes. » Il avait soupiré à son tour, puis ri en levant les yeux au ciel. « Très bien. Pas de verre. » Il savait que je ne jouerais pas à ce jeu là avec lui. Je n'avais jamais voulu. « Mais je crains qu'il ne faille trouver un autre moyen d'occuper notre temps dans ce cas... Veux-tu compter les flocons ? » J'avais ri en secouant la tête. « Moi je peux rester ici... Et toi tu peux retourner à l'intérieur, pour célébrer ta victoire. C'est ta fête, après tout. » Il avait eu l'air pensif un moment. « Eh bien, je suppose que si c'est ma fête, je suis tout à fait libre d'y faire ce que bon me semble. » Je l'avais regardé en souriant. « Tu as toujours réponse à tout, n'est-ce pas ? » « J'essaie. » Je m'étais redressée en secouant la tête, et en essayant tant bien que mal de ne pas éclater de rire. Je l'avais regardé un moment, il avait fait de même. « Allons, dis moi ce que tu veux, Thor. » Il s'était redressé à son tour et je m'étais sentie petite, comme à chaque fois qu'il se tenait à côté de moi. Il m'avait contemplée longuement, avec un petit sourire pensif. « Je pense que tu le sais très bien... Sif. » Il avait une façon de dire mon prénom qui me faisait frissonner. J'avais baissé les yeux... et reculé brusquement quand j'avais vu sa main s'approcher de mon visage. « Arrête. » Sa main était retombée le long de son corps. « Tu as raison, je sais ce que tu veux, Thor, et tu ne l'auras pas. » Il avait froncé les sourcils et avait eu l'air sincèrement vexé. « Tu te fourvoies, Sif. N'as-tu donc pas encore compris ? Que dois-je faire pour que tu comprennes ? Me mettre à genoux, supplier ? » Je l'avais dévisagé en relevant la tête. Il me regardait avec ses grands yeux bleus, l'air perdu. « Dis moi. Devrais-je déposer mon cœur à tes pieds pour qu'enfin tu comprennes ? Je ne joue pas avec toi. Ce n'est pas un jeu, ça n'a jamais été un jeu... Sif... » C'était étrange, de le voir ainsi. Son assurance s'était envolée, il avait l'air d'un enfant égaré. Sa façon de me regarder était vraiment perturbante. On aurait dit qu'il n'avait jamais rien vu d'aussi beau que ma personne. Si je n'avais pas été aussi méfiante, j'aurais rougi. Or, j'étais méfiante. Tellement persuadée qu'il se moquait de moi, qu'il n'était pas sincère. Les paroles de Tyr me revenaient, ne te laisse pas berner par son sourire, avait-il dit. Mais Thor ne souriait pas. Il attendait que je lui réponde, on ne peut plus tendu. Un instant, j'avais eu envie de céder, envie de le laisser gagner. Mais ce n'était pas dans ma nature d'être la première à rendre les armes. À ce moment là, je n'avais pas compris qu'il les avait rendues le premier en admettant à haute voix ses sentiments pour moi. La vérité, c'était que j'avais peur de tout ce que cela impliquait. Alors... « Non, Thor. Non. » Il est devenu blême et s'est redressé, très sérieux tout d'un coup. Il avait envie de dire quelque chose, c'était évident, mais il restait silencieux, la mâchoire serrée. Je lui avais lancé un regard navré avant de me détourner pour m'éloigner. J'avais alors senti ses doigts se refermer autour de mon poignet doucement, mais fermement. « J'ignore combien de temps il me faudra pour te convaincre de la sincérité de mes sentiments à ton égard, mais sache que jamais je ne baisserai les bras. S'il me faut l'éternité pour t'en convaincre, alors soit, qu'il en soit ainsi. Peu m'importe s'il me faut attendre des siècles pour goûter à la douceur de tes bras, cela me semble peu cher payé. Je ne suis pas un homme patient, Sif... » Il avait hésité un instant. « Je suis pourtant prêt à le devenir. Pour toi. » J'avais dégagé mon poignet brusquement et m'étais écartée. J'avais senti mon cœur se serrer dans ma poitrine à ces mots, et mes défenses s'affaisser. « Eh bien, je te souhaite bon courage pour cette éternité. » Et je l'ai laissé là, sans un mot de plus, sans un regard. Pour dire la vérité, j'étais tout simplement terrifiée. Terrifiée par les sentiments que j'avais vu naître au sein de mon propre cœur au fil des années. Alors j'avais repoussé le prince doré inlassablement, espérant que peut-être il se lasserait. Mais non, cela n'avait jamais été le cas, et en cette soirée d'hiver, il s'était décidé à m'avouer la véritable nature de ses sentiments pour moi. Et je l'avais repoussé, n'ignorant pas que d'autres seraient prêtes à tuer pour être à ma place. Quelle femme ne rêvait pas d'être courtisée par faiseur d'orages ? Quelle femme ne rêvait pas de sentir ses bras autour d'elle, ses lèvres contre les siennes ? Je ne faisais nullement exception à la règle, et cela me rendait furieuse. Je ne voulais pas être une parmi tant d'autres. Je voulais la place de compagne qu'il avait désespérément tenté de m'offrir, mais que j'avais refusé à cause de mon aveuglement.

Le reste de la soirée, je le passai à fixer ma coupe d'hydromel sans en boire une goutte. Je répondis aux questions que l'on me posait par politesse, ris aux plaisanteries de Tyr parce qu'il ne méritait pas d'être la victime de ma mauvaise humeur. Mon regard finissait toujours par se poser sur Thor, qui était rentré lui aussi. Appuyé contre une colonne, il semblait lui aussi perdu dans la contemplation de sa coupe, mais contrairement à moi, il ne faisait aucun effort pour se rendre agréable. Sans doute l'avais-je vexé plus que je ne l'avais pensé. Il n'afficha un léger sourire que lorsque son regard croisa le mien. Je faillis froncer les sourcils, mais devant tant de tristesse et de sincérité, je ne pus m'y résoudre et finalement, je lui rendis son sourire. Je finis par me débarrasser de ma coupe d'hydromel, pour tenter de m'amuser un peu. Hélas, rien à faire, mes yeux finissaient toujours par se poser sur Thor, qui semblait déterminé à ne pas me quitter des yeux. Je terminai par me glisser derrière une colonne pour lui échapper, car le savoir qui m'observait inlassablement me perturbait grandement. J'eus envie de m'en aller tout simplement, mais quelque chose m'en empêcha. Un souvenir d'enfance. Une vision oubliée depuis bien longtemps. Les images me sont revenues d'un coup, je me souviens avoir porté une main à ma poitrine. Non, avais-je murmuré. Oui, avait répondu mon cœur. À quoi bon nier l'évidence ? À quoi bon se battre contre ce qui ne pouvait qu'être ? Thor avait raison, je me fourvoyais. Il s'était appliqué à me montrer l'homme qu'il était réellement, et j'avais fait comme si je ne voyais rien. La vérité, c'était que je savais très bien qui était Thor. Derrière le prince arrogant il y avait un homme bon, qui savait se montrer humble et doux lorsqu'il le fallait. C'était lui qui m'avait arrachée en douceur au corps sans vie de Père. Lui encore qui m'avait portée jusqu'aux maisons de guérison. Lui qui était resté à mon chevet, à m'assurer que tout irait bien, qu'il ne laisserait rien m'arriver. Lui encore qui m'avait aidée à allumer le bûcher funéraire, avant de reprendre sa place comme si de rien n'était lorsque j'avais terminé de faire mon deuil. Comment avais-je pu oublier ces choses, et toutes les autres ? J'étais une belle idiote, aveugle et hypocrite. Cela faisait bien longtemps que j'avais cédé au prince doré, en réalité. Ma propre bêtise me laissait muette.

Tremblante, j'ai quitté ma cachette, et ai fendu la foule pour rejoindre Thor. Lorsque je me retrouvai près de lui, j'hésitai. Il me tournait le dos, sans doute avait-il pensé qui j'avais quitté les lieux, que j'avais fui. Sif Vidardóttir n'avait jamais fui une seule bataille, et ne fuirait certainement pas celle ci, quand bien même elle promettait d'être la plus difficile de toutes. Je m'étais glissée derrière lui et après un court instant, j'avais glissé ma main dans la sienne. Il s'était retourné, mais je ne lui avait pas laissé pas le temps d'afficher un air surpris, de peur de changer d'avis si je devais affronter son regard une fois de plus. Il était si grand que je dus me hausser sur la pointe des pieds pour que mon visage soit à la hauteur du sien. J'ai glissé une main dans sa nuque et l'ai attiré à moi. Ses lèvres se sont écrasées sur les miennes sans aucune retenue, ses bras se sont refermés autour de moi et il m'a serrée contre lui comme s'il n'avait plus l'intention de me lâcher, jamais. J'ignore combien de temps nous sommes restés là, à nous embrasser avec passion, sans nous soucier des regards posés sur nous. Son corps tremblait contre le mien, ses doigts impatients glissaient dans mes cheveux, sur mes hanches. Lorsque je parvins à séparer mes lèvres des siennes, ce fut seulement pour lui murmurer que j'étais prête à commencer mon éternité avec lui cette nuit. Il m'a répondu que c'était la compagne d'une vie qu'il voulait, pas celle d'une nuit. Ce à quoi j'ai moi-même répondu que nous pouvions commencer notre éternité par cette nuit ci. Il n'a pas discuté et nous avons quitté les festivités ensemble.

Je me souviens de sa peau contre la mienne, de la chaleur de son souffle, de sa façon d'enfouir son visage dans mon cou. J'ignorais tout des choses de l'amour, alors je le laissai mener la danse, et quelle danse... Il était d'une douceur insoupçonnée, d'une délicatesse qui m'étonnait. Un homme amoureux changeait de visage, ce n'était pas une légende... Et amoureux il l'était, il ne cessa de me le dire cette nuit là. Nous nous sommes aimés, et je me suis endormie dans ses bras, plus heureuse que je ne l'avais jamais été. Puis je me suis réveillée avant que le soleil ne me lève, avec la désagréable sensation qu'il me manquait quelque chose. Je faillis paniquer en ne trouvant plus ses bras autour de moi, craignant d'avoir été bernée. Je n'en eus pas le temps. Je l'avais réveillé en me redressant brusquement dans les fourrures et les draperies. Je m'étais détendue lorsqu'il m'avait attirée contre lui avant de me plaquer doucement contre la couche pour m'embrasser. « Hmm. Tu as un goût de miel. » « C'est probablement l'hydromel. Et c'est probablement toi. » « Probablement. » Il avait eu un petit rire, puis avait posé sa tête contre ma poitrine avant de se rendormir. Quant à moi, il me fut impossible de retrouver le sommeil. J'ai glissé une main dans ses cheveux et suis restée là à les caresser tendrement jusqu'à ce que les premiers rayons de soleil ne le réveillent.


ϟ


Quelle idiote j'étais. Quelle idiote j'étais ! Il avait gagné. Il m'avait voulue, il m'avait eue. Je me sentais sotte d'avoir cédé aussi facilement. Finalement, je ne valais peut-être pas mieux que les autres. De belles paroles, et me voilà dans ses draps. Il avait beau m'assurer que ses sentiments pour moi ne faneraient pas après notre nuit d'amour, je ne pouvais m'empêcher d'en douter. Je craignais d'avoir été amadouée par son éloquence, comme d'autres avant moi. Alors ce soir là je ruminais ma colère, installée entre Tyr et un homme dont je n'avais même pas voulu apprendre le nom. Mes yeux ne cessaient de faire l'aller-retour entre ma coupe et le prince doré, assis aux côtés de son paternel. L'envie d'aller jeter le contenu de la dite coupe à sa figure était presque impérieuse, je ne me retenais que par respect pour sa Majesté Odin. À mes côtés, Tyr serrait la mâchoire, certainement las du spectacle que son aîné et leur père offraient. Toujours second, il semblait condamné à rester dans l'ombre de Thor malgré tous ses efforts pour entrer dans la lumière. Il fallait bien l'avouer, le prince favori du peuple brillait de par sa prestance et ses exploits guerriers. Même le Dieu de la Guerre ne pouvait rivaliser, ce qui était fort triste. Ce qui l'était davantage, c'était que même moi, je ne pouvais le rassurer, car je savais que Thor était meilleur que lui. Meilleur que tous les autres. C'était la raison pour laquelle je le voulais. Autant qu'il m'avait voulue, je le voulais, je ne le voulais qu'à moi, et pour l'éternité. Je n'avais rien dit à Tyr de la nuit que j'avais passée avec son frère, bien que je le soupçonnais de le savoir. Depuis cette soirée là, il était différent. Distant et comme... fâché. Lui qui n'avait cessé de me dire de faire attention à son frère, de ne pas lui céder, devait être déçu. Mais je n'y pouvais rien, ce qui était fait était fait et plus jamais je ne pourrais prétendre au titre de valkyrie. Non pas que je l'ai jamais voulu. Comme toutes les personnes présentes ce soir là, je m'étais tournée vers le prince doré quand celui ci avait pris la parole. J'avais d'abord levé les yeux au ciel de façon tout à fait ostentatoire, avant que le sang ne quitte mon visage tout d'un coup. Que venait-il de dire ? Je lui avais jeté un long regard, plein d'interrogations. Si j'avais été debout, il m'aurait certainement fallu un siège. Car je venais tout simplement d'apprendre en même temps que le tout Asgard que Thor avait décidé de m'épouser, de faire de moi sa compagne pour l'éternité. La surprise m'avait laissée muette, je n'avais su que dire alors que Thor voyait les félicitations pleuvoir de toutes parts. J'étais restée plantée sur ma chaise sans un mot, car il m'avait fallu un moment pour comprendre tout ce que cela impliquait. Au delà d'un nouveau titre et de nouvelles obligations, c'était tout simplement que mon amant d'une nuit me jurais amour, protection et fidélité pour le reste de l'éternité. J'aurais pu m'offusquer de l'apprendre si tard, mais après un moment de réflexion, j'avais gratifié mon futur époux d'un sourire qui à lui seul suffisait à lui seul à démontrer l'étendue de mes sentiments pour lui.

ϟ


Cent années se sont écoulées depuis mon mariage avec Thor. Cent années passées à nous découvrir, à tenter de nous apprivoiser. Ce n'est pas aussi aisé que nous l'aurions souhaité, car nous possédons tous les deux un caractère difficile. Mais à force d'amour et de patience, petit à petit, nous renforçons les fondations de notre couple... Nous essayons. Ensemble, nous serons amenés à régner. Devenir reine ne fut jamais l'un de mes rêves, or en épousant le prince héritier, je suis moi-même devenue princesse héritière, destinée à porter la couronne. De futures fonctions qui m'effraient, mais auxquelles j'ai encore le temps de me faire. Il est une chose cependant, pour laquelle le temps est compté... Après cent ans, et alors que nous pensions que ce serait aisé, je n'ai toujours pas donné d'enfant à mon époux. Un siècle de passion et pourtant mon ventre reste désespérément plat. Ni Thor ni moi ne comprenons pourquoi nous n'avons pas d'enfant. Il ne m'a rien dit à ce sujet, je ne lui ai rien dit non plus, comme si ignorer le problème ferait qu'il s'arrangerait de lui-même. Ça n'est hélas pas aussi facile... L'impatience m'étreint, la crainte aussi, car j'ai peur de voir l'histoire se répéter. Ne dit-on pas tel père, tel fils ? Comme si cela n'était pas suffisant, voilà que la déesse de l'immortalité, gardienne des pommes d'or, manque à l'appel... Sans elle, l'éternité risque d'être plus courte que nous ne l'avions prévu. La reine Frigga a beau tenter de nous rassurer quant à notre absence d'enfant, j'ai peur que mon époux ne soit déjà venu à bout de ses réserves de patience. Alors je doute et je m'emporte, simplement terrifiée à la simple idée de le perdre.
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