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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 La Mort en rit encore.

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Arnórr Ormfrid
Arnórr Ormfrid
viking - leysingi

ϟ MESSAGES : 695
ϟ INSCRIPTION : 15/11/2014
ϟ LOCALISATION : Quelque part entre les vestiges du village et la sylve.
ϟ HUMEUR : La mousse aux lippes, enragé mais déterminé.

La Mort en rit encore. 5bae

« La colère vide l'âme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraît la lumière. »



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MessageSujet: La Mort en rit encore.   La Mort en rit encore. EmptySam 27 Juin - 18:01

L
'espérance, autant que le désespoir, bousculait la psyché humaine dans ses derniers retranchements. A l'orée du précipice, l'on omettait toute forme d'éthique, l'on glaviotait gaiement sur la sapience et tant pis pour les conséquences. Arnorr n'était pas un parangon de probité, sa magnanimité s'était faite étêtée au gré des mois, puis des ans, passés en tant que thraell dans ces steppes glacées. Et s'il n'hésitait usuellement pas à faire preuve de matoiserie et d'abjection, le vertige émotionnel qui le tenaillait depuis la destruction de Tromsø ne faisait qu'exacerber le pire de son être. Il n'avait cure de l'affliction de la peuplade, principalement concentré sur la sienne, il avait littéralement mais discrètement abandonné ce qui demeurait de leur communauté pour prendre la route, appelé par un désir incoercible. Il avait empaqueté quelques affaires dénichées de-ci de-là des ruines, s'était fourni en denrées nutritives et n'avait pas hésité à piller la carcasse de l'immensurable reptile dont il ne restait plus grand chose. Avec lui, il avait emporté des écailles et un croc qui, bien qu'il pesait lourd dans sa besace, pourrait être échangé contre une ronde somme une fois Oldervik atteinte. Car telle était sa destination finale, lui qui avait la chance d'entretenir nombre d'accointances dans cette ville ennemie en ferait profit, sans savoir ce que Hagen, lui, choisirait de faire – probablement tenterait-il d'entrer en contact avec la bourgade insulaire de Kvaløya, mais pour s'y rendre, des drakkars étaient indispensables, ce qu'ils ne possédaient aujourd'hui plus. Et qu'importait, au fond, en son sein hurlaient d'autres priorités que celle de s'intéresser à ceux qu'il feignait d'apprécier depuis des années. Par chance, alors qu'il s'était persuadé devoir faire le trajet à pieds, il avait fait la rencontre d'une cohorte de chevaux dont certains harnachés, et qui s'étaient assurément enfuis de leur enclos lors de la bataille. Peut-être avait-il là les montures de Thorolf et Livia, et s'il aurait été opportun de prévenir ces derniers, il n'en fit rien, et se contenta de grimper une jument à la robe d'opale pour se mettre en route. Nul ne savait qu'il s'en était allé, peut-être que quelques-uns oseraient subodorer qu'il était mort, d'une manière ou d'une autre, les mêmes qui seraient pantois en le voyant revenir plus tard.

Puis il avait chevauché, à travers toute la forêt aux ours. Prenant le risque de ne pas ménager sa créature hippique, il s'était rendu jusqu'aux monts du loup, où il avait été plus ardu de repérer un sentier praticable sans avoir à descendre de selle pour aider le cheval à trouver les appuis adéquats. Après une pléiade d'efforts, il avait finalement atteint le repaire des trolls, plaine rocailleuse dont il connaissait quelques recoins pour y avoir autrefois fait halte. Un endroit aussi sordide que mystique – parfait, donc, pour la suite de ses plans. Non sans méfiance, il avait installé son bivouac de fortune dans une alcôve rocheuse, qui à défaut de l'abriter totalement, le préserver au moins du vent et de la très légère neige qui s'était conviée. Puis, auprès du feu, il s'était octroyé du repos, au même titre que la jument épuisée. Ce fut un contact frémissant contre sa cuisse qui le tira de son sommeil, et il baissa le regard sur l'agneau grelottant venu chercher un semblant de chaleur à ses côtés. L'Ormfrid l'avait enlevé dans une ferme en chemin et aurait pu en faire un excellent repas, s'il ne lui réservait pas un tout autre sort.
Ses iris mordorés s'élevèrent en direction du firmament, et de l'astre opalescent tracté par Máni. Il se perdit dans ses pensées les plus abyssales, et jugea qu'enfin, il était temps. Il se leva, emportant la bête à laine dans ses bras, puis s'empara d'une torche qu'il alluma pour s'éloigner de son campement. Non loin, il arriva au centre d'un cercle formé par les rochers aux charpentes équivoques, un lieu lugubre qui s'apparentait à une porte ésotérique pour les enfers, et c'était justement ce qu'il lui fallait. Il y improviserait un autel sacrificiel. Sur chaque bloc, il ébaucha une rune à l'aide de pigments mélangé à un peu d'eau, et une fois revenu au milieu, il fit fi des lamentations de l'agneau pour l'égorger sans l'once d'une hésitation – Loki avait été limpide à ce sujet, les gestes devaient être assurés, nul doute ne devait assaillir sa volonté d'invoquer une déesse qu'il n'était pas de bon augure de rencontrer. Dès lors que le sang frais fut répandu au sol et sur ses paumes – car l'on appelait point la Mort sans lui offrir une vie – le pisteur s'agenouilla, et récita.

« Hel, toute puissante Reine des Enfers et de toutes choses après la vie, que vienne sur moi ta faveur, afin que je sois exalté par toi. Je remets entre tes mains mon corps et mon âme, qu'aucun espoir, ni aucune volonté, ne soit en dehors de toi. Hel, aide-moi, par ton immense puissance et ta grande royauté, Hel, toi qui m'exauce, je t'offre mes sentiments et ma révolte commune à la tienne. Ton serviteur te demande à lui, Fille du Chaos et Maîtresse de l'Helheim, je te salue et t'adore, ô Incarnation de la Mort. » Et l'aquilon de siffler à ses tympans, le froid de pénétrer sa chair dans une caresse démentielle. Il n'était pas le premier des mortels à adresser une patenôtre à la souveraine des tréfonds, mais contrairement à beaucoup, il avait la quasi certitude que cette invocation porterait ses fruits. C'était Loki en personne qui lui avait transmis cette incantation et la façon de s'y prendre, des mots dûment choisis, de manière à se distinguer de toutes les prières que l'enfant du Mensonge devait recevoir dans sa tanière. Etait-ce une réelle bonne idée que de la mander à lui, d'implorer pour un conciliabule avec le Trépas personnifié ? Non. Mais ce n'était pas indemne qu'il espérait repartir, y avait toujours un prix à payer, lui qui s'était lié avec le prince jötun le savait mieux que quiconque. Rester à savoir si la fille serait aussi encline à le favoriser que le père.
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Hel Lokidóttir
Hel Lokidóttir
déesse de la mort

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☽ Revenge is an act of passion; vengeance of justice. Injuries are revenged; crimes are avenged.
We never love more a father than in the time where we want him to die. Revenge is nothing but love. Misunderstood. ☽

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MessageSujet: Re: La Mort en rit encore.   La Mort en rit encore. EmptyLun 27 Juil - 22:43

La Mort en rit encore

ARNORR & HEL
*

Les tas de cendres volaient en une pluie lente et tranquille dans les cheveux de la Reine de l'Helheim. La cendre, restes carbonisés de ce qui fut autrefois le combustible qui apportait de la chaleur aux vivants. Au Royaume des Morts et des Damnés, la chaleur n'est plus qu'une sensation oubliée, et le froid persistant qui maintient son emprise dans le coeur des âmes perdues n'est qu'un souvenir glacé. Ce désespoir écumant leurs yeux, et la pitié suintant de leurs longues et pénibles plaintes étaient la seule musique dans le royaume de cendres. Nul bruissement du vent dans les feuilles des arbres, nul murmure d'un ruisseau tranquille. Point de verdure, point d'eau, point d'apport de la nature qui serait source de vie. Dans le royaume de Hel, tout n'est que méandres glacés, silence assourdissant, néant étouffant. Tout y est mort, rien n'est plus, et la joie, et l'espoir sont des valeurs oubliées. Calée mollement contre son trône de pierre froide, la reine des Enfers contemplait lascivement son "royaume", son héritage, son tribu. Souveraine d'un pays qu'elle n'avait jamais conquis, prisonnière d'une couronne funeste qu'on lui avait soudée de force sur sa frêle tête à sa naissance. Elle n'avait jamais voulu ses chaînes. Mais jour après jour, elle les traînaient avec courage et bonté, autant de bonté dont pouvait faire preuve la fille du Chaos, la fille du Vice personnifié.

Les secondes n'avaient pas leur place en Helheim, les heures et les jours n'y ont jamais existé. Le temps était une notion abstraite, rien ni personne ne comptait plus puisqu'il n'y avait plus guère de but qui justifierait au temps de s'écouler. Hel était encore la seule à avoir la notion des années, des millénaires, elle qui gardait une fenêtre ouverte sur le monde de part son statut de divinité. Elle ressentait les saisons, éprouvait le froid, la chaleur, discernait les générations qui s'écoulaient en Yggdrasil. Et elle attendait. Son monde s'écoulait au gré des commisérations des âmes abandonnées, au fil de leurs simagrées qui sonnaient aux oreilles de la souveraine comme de tendres apitoiements. L'Helheim n'était rien que pierre froide et humide, cendres et fumées grisâtres. Bien que l'Enfer ne devait par nature pas être bon, Hel faisait de son mieux pour rassurer les âmes perdues dans ses limbes, bien qu'elle-même, inspirant souvent la terreur, était une des causes du malheur de ces esprits craintifs. Son royaume n'avait ni début ni fin, et elle arpentait souvent les grandes salles de pierres en croisant ses sujets presque effacés au fil des années. Si les âmes pouvaient témoigner de leur semblant de vie dans les Limbes maudites, ils s'accorderaient tous pour déclarer les efforts de gentillesse et de bonté de la fille du Chaos.
Sur son trône rocheux, elle contemplait les lamentations de ceux à qui même elle ne pouvait venir en aide, fermant les yeux et se laissant bercer par les mélancoliques plaintes qui semblaient s'élever comme des chants funestes. Il était temps. "Les torches."
La Maîtresse de l'Helheim ne pouvait faire grand chose pour son peuple. De temps en temps, d'un geste grâcieux de la main, elle allumait des torches mortes de flammes magiques couleur émeraude. Cela consolait les âmes en perdition, leur montrant un peu plus clairement le chemin sans fin qu'ils arpentaient. Et chaque fois que les flambeaux brillaint de leur lueur surnaturelle, Hel s'étonnait de leur nombre, de plus en plus croissant. "C'est mon devoir. Mon fardeau."

Comme en réponse de sa résignation murmurée, l'évocation de son nom frôla sa peau glaciale. On invoquait la Maîtresse des Enfers. Une chaleur naissante enveloppait déjà ses épaules, et Hel ferma doucement les yeux tandis qu'elle s'échappait comme un courant d'air. L'invocation n'était pas encore terminée, et elle se trouvait déjà devant un viking de belle carrure, un autel parfaitement érigé devant ses yeux. Une telle invocation n'était connue que de très peu de mortels, et elle se demandait comment un viking tel que lui, qui n'avait ni l'air d'un érudit, ni d'un ancien, pouvait connaître si parfaitement l'appel à la Maîtresse de l'Helheim. Elle le regardait, les questions pullulant dans ses iris noirs. Que pouvait-il lui vouloir ? Avait-il suffisamment réfléchit à sa demande, tout cela en valait-il la peine ? Mais surtout, était-il vraiment préparé à la rencontrer ? Les mots sortaient de sa bouche, plus comme une résignation que comme une prière, une imploration à laquelle s'attendait la fille de Loki. Et plus les lèvres du viking bougeaient, plus la reine se matérialisait devant lui, plus sa destinée servile lui revenait en mémoire. Déesse de la Mort, Déesse du Néant. Même renvoyée aux tréfonds de l'inconnu, Odin n'avait pas pu lui enlevé sa condition de Déesse. Et bien que Hel était souvent associée au Mal et à la dureté, elle savait qu'une fois encore elle ferait de son mieux pour accomplir son devoir.

Les paroles du vikings cessèrent dans un climat sacrificiel. Hel sentait la fraîcheur de la nuit sur sa peau blafarde. Elle apparut enfin totalement au viking, et bien qu'il était plus grand qu'elle, elle ne pouvait ignorer cette lueur dans ses yeux qui semblaient la redouter. Elle admira quelques instants l'autel élevé en son honneur, puis reporta son attention sur le viking. Il ne semblait pas avoir peur, mais ce n'était pas suffisant pour que la Déesse sache qui il était vraiment. Après quelques secondes de silence, la Fille de l'Enfer se décida à prendre la parole.
"J'entends ta prière, et j'accepte ton offrande, viking. Ton appel m'a intriguée, il n'est pas dans vos traditions de connaître aussi bien ce genre d'incantations. Mais tu as mis beaucoup de dévotion dans ton exhortation." Sa voix se voulait posée et douce, là où certains auraient attendu une tonalité froide et cruelle. Son apparence à demi putréfiée était dissimulée par une magie qui grandissait de jour en jour en son sein. L'offrande de l'homme était érigée, la déesse eut tôt fait de la faire disparaître pour l'emporter avec elle, d'un geste comme instinctif. L'obstacle n'était plus entre les deux êtres, et la souveraine fit deux pas en avant. Elle planta dans ceux du viking ses yeux qui avaient tourné au jaune topaze, et sa peau laiteuse reflétait l'astre scintillant escorté par Mani. La voix qui sortit alors de la gorge de la Déesse crainte paraissait presque mélodieuse. "Je suis Hel, Fille de Loki, Déesse des Morts et Souveraine de l'Helheim. Parle viking, qui es-tu ?"
Rien sur la face de l'homme ne pouvait trahir un quelconque désespoir, pas plus qu'une vanité profonde. Ses traits restaient de marbre, comme ceux d'un condamné attendant sa sentence. Pourtant, c'était Hel qui avait l'impression d'être amenée au bûcher.
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