Dröfn, malgré la distance qui la séparait du petit garçon sur le rivage, arrivait à le voir. C'était l'un des avantages d'être une des neuf vagues : la mer était sa maison, et on connait bien sa maison ; on y voit tout. Le blondinet était un mortel, les yeux aussi bleus que l'immense étendu d'eau devant lui. Il devait avoir cinq ans, et plus Dröfn gardait son regard rivé sur lui, plus elle le trouvait petit, minuscule, et pas seulement en taille. Quand on est âgée de plusieurs milliers d'années, on trouve les mortels, même les plus vieux, si jeunes. Il était sur les galets, sous un ciel gris chargé de nuages menaçants. Le gamin s'amusait à lancer des pierres le plus loin possible, ses petites bottes fourrées trempant dans l'eau salée. Dröfn adorait les enfants. Ils étaient aussi taquins qu'elle, et dans leurs iris brillait la même lueur de malice. C'était dans les habitudes de la déesse d'apparaître aux yeux des mortels, autant pour les séduire que pour s'amuser avec eux d'une manière ou d'une autre. Alors que l'enfant trottinait sur la rive en balançant les bras, Dröfn s'approcha doucement vers lui, cachée par ses vagues. Alors qu'il se baissait pour prendre un nouveau galet à lancer, elle se mit debout. Les yeux brillants, elle s'avança vers lui. Il releva la tête en entendant le bruit des clapotis que soulevait la septième fille de la mer. Lorsque qu'il l'aperçut, ses pupilles se dilatèrent et ses lèvres s’entrouvrirent. D'une démarche souple, habillée d'or, d'algues et de coquillage, Dröfn lui sourit. Le petit garçon devait se demander comment une jeune femme avait pu sortir de l'eau, vêtue et à peine humide. « C'est quoi, ton nom ? », demanda la déesse, un sourire mutin accroché au visage. Elle s'agenouilla devant l'enfant, pour lui faire complètement face. Il ne répondit pas tout de suite, et bredouilla. « Braen, fils de Fendred. » Dröfn lui fit un clin d'oeil. D'un mouvement de main, elle fit mouver ses vagues vers le sable. Des éclats d'écume éclaboussèrent le visage angélique de Braen, et il esquissa un sourire en plissant les paupières. « Où vis-tu ? », demanda Dröfn. Il lui répondit d'une petite voix. « Au village, juste à quelques kilomètres d'ici. Je préfère venir là. J'aime la mer ». La brune lui prit la main, et la fit tourner entre ses doigts mouillés et blanc comme neige. La différence de taille entre les deux en était presque comique. « Tu viens d'où ? » . La question, peut-être enfantine au premier abord, était tout à fait légitime. Dröfn plissa les lèvres, réfléchissant quoi répondre. Devait-elle lui dire la vérité ? Elle ne savait jamais quoi faire dans ces cas là, face aux gamins. Comment lui dire qu'elle vivait sous l'océan, était une des neufs vagues et était la fille d'Aegir, dieux des mers ? Elle opta pour une réponse qu'elle espérait être simple et concise. « Je suis sûre que tu le sais ». Rester énigmatique, voilà la clé. Les pupilles de Braen, aussi bleues que l'étendue marine à leur pied, subjuguèrent Dröfn. Pendant quelques secondes, elle ne pipa mot, qui elle d'habitude était si bavarde. « Qui est ton père ? », finit-elle par dire. Braen répondit aussitôt, bombant le torse. « Fendred. C'est un des meilleurs guerriers du village. Un jour, je serai comme lui ! ». Un guerrier. La destinée de tous les hommes. Dröfn lui prit le visage dans les mains. « Oui, tu seras un guerrier. Un soldat. Comme tous les hommes dignes de ce monde ». Qu'en savait-elle ? Rien. Mais c'était ainsi. Elle se redressa et se mit debout de nouveau. À reculons, elle rentra doucement dans l'eau. « Où vous allez ? Quand est-ce qu'on va se revoir ? C'est votre nom ? Laquelle êtes-vous ? » Laquelle. Il avait donc compris qui Dröfn était. « Je te verrai toute ta vie, mais toi, tu ne me reverra plus jamais. Tout ce que tu pourras obtenir de moi seront mes vagues, qui te viendront en aide quand tu en aura besoin. Je te regarderai, d'en bas, de sous les vagues et de sous les algues. » Braen tendit la main, comme pour la retenir. « Au revoir, Braen, le guerrier, fils de Fendred. » Et sans un mot, elle se laissa tomber en arrière avec grâce, et s'immergea complètement. L'innocence. À l'état pur. C'était ce qu'elle venait chercher chez les mortels. L'innocence. Que nul ne connaît chez les dieux.


Dröfn serra le nœud plus fort. Si elle voulait que ça marche, il fallait que tout soit parfaitement réglé. Lorsqu'elle ôta ses doigts de la corde, cette dernière oscilla. De tout son long, elle était tendue entre un pied de chaise et une charnière de porte, de façon à, quand on l'ouvrira, tirer le fil transparent et se prendre les pieds dedans. Dröfn se releva et admira son travail. On y voyait que du feu. Elle allait partir en douce et se cacher derrière un rideau pour attendre qu'un membre de sa famille se mange le parquet luxueux quand une main se posa sur son épaule et qu'un ton réprobateur lâcha « Tu devrais ne pas faire ça. Imagine si c'est notre mère qui se prend les pieds dedans. Tu auras droit à des heures d'entraînement en plus. Tu ne voudrais pas ça, si ? » Angeya. Dröfn se retourna avec un soupir et leva les yeux au ciel. « De toute façon, vous n'avez aucun humour. » Sa grande sœur lui sourit et lui prit la main. « Allez, viens. » La première vague l'entraîna dans les couloirs du palais d'Aegir, entièrement submergé. Après avoir tourné à gauche, elles entrèrent dans une grande pièce. Les fenêtres en pierres anciennes donnaient sur les fond marins, et la lumière du soleil au travers de la surface de l'eau faisait onduler ses faisceaux lumineux sur les murs sombres. Un grand lit à baldaquins, drapé de rouge vif, occupait le centre et la majeur partie de la chambre, tandis qu'une coiffeuse se trouvait à gauche. Angeya amena sa cadette vers cette dernière, et l'assis en face du miroir, sur un petit tabouret. Dans la glace, Dröfn pouvait se voir, elle ses grands yeux sombres, et sa sœur aînée, une brosse incrustée de nacre à la main, commençant à coiffer ses cheveux mèches par mèches, debout derrière elle. « Tu as de très beaux cheveux Dröfn. C'est les même que notre mère ». La cadette se mordit la lèvre pour ne pas sourire et se montrer sérieuse. « Je dois avoir de la chance alors. » Un silence s'installa alors que des épais fils d'ébène se lissaient sous les coups de peigne. Dröfn aimait bien ce genre de silence. Elle avait toujours été proche de son aînée, mais jamais d'une manière fraternelle. Elle la considérait plutôt comme un deuxième maman, car la sienne n'était pas réputée pour être une figure maternelle. Sage et posée, Angeya n'avait vraiment jamais réussi à canaliser l'énergie de la septième fille d'Aegir, et ne parvenait qu'à la calmer lors de ces moments en duo, dans l'une de leur chambre, à lui coiffer sa chevelure noire comme la nuit. C'était seulement là qu'elle se laissait faire et pouvait enfin rester tranquille. Toutes deux aimaient cette habitude, et la Friponne se prêtait en général au jeu sans rechigner. «Angeya? » « Oui ? » « Réussirais-tu à m'expliquer la faiblesse des Hommes ? » L'aïnée sourit avec amusement. Dröfn avait toujours le don de poser des questions qui n'avaient rien à voir avec ce qu'il était en train de se faire et de se dérouler. Avec lenteur, elle posa la brosse sur la coiffeuse et entreprît de natter les cheveux de sa sœur avec douceur. Elle savait qu'elle était sensible à la douleur, surtout en ce qui concernait son épaisse crinière brune. « Les Hommes, et ce, depuis leur création, ont toujours eu des défauts. Tu comprends, il ne pouvaient être les égaux des dieux. » « De nous. » « Oui, de nous. » Angeya s'arma d'une petite chaîne en or qu'elle déposa sur la tête de sa cadette, enroulant le bijou dans des mèches différentes à chaque fois. « Ils sont corruptibles et faibles, c'est vrai. Mais ne vois-tu pas autre chose en eux ? Toi qui t'amuse tant à séduire les pauvres marins qui ne cherchent qu'à rejoindre leurs terres ou partir à la guerre ? » Dröfn baissa les yeux. Non, elle n'avait jamais fait attention. Un bref, instant, son esprit lui matérialisa devant les yeux des iris bleus comme l'océan, mais l'image s'échappa aussitôt, comme un vieux souvenir dont on essaie de se rappeler, mais en vain. « Non » avoua-t-elle. « Je ne vois pas. » Angeya lui adressa un de ses sourires emplis de tendresse. « La bonté. La pitié. Ce que peu d'entre nous possèdent. Mais aussi beaucoup de vulnérabilité. Il faut prendre soin des mortels. C'est notre rôle. » Dröfn hocha la tête. Les paroles de sa sœurs étaient toujours réfléchies et remplies de sens. Elle se leva alors qu'Angeya finissait de rajuster la chaîne qui ornait à présent les cheveux de la septième. Avec un sourire, elle l'embrassa sur la joue et murmura un « Merci », à peine audible. Leur moment était terminé. Elles entendaient déjà dans le couloir les cris de Blódughadda, qui était surement en train de faire une nouvelle saute d'humeur. Alors qu'Angeya allait sortir, elle et Dröfn entendirent un énorme boucan fait de raclements de chaises et de portes qui claquent. Avant même qu'elles n'aient pu sortir voir se qui se passait au dehors, un sourire mesquin était scotché aux lèvres de Dröfn. À travers le mur, elle entendit la huitième vague hurler. « DRÖFN ! »


Morte. On avait dit au clan de la mer qu'elle était seulement disparue. Mais non, elle était partie, pour de bon. Angeya. La seconde mère de toutes les vagues, l'enfant chérie, adorée, douce et aimante. Comment avait-on pu ? Comment les dieux avaient-ils pu laisser cela se faire ? Debout dans sa chambre, Dröfn était en train de tout casser, au sens littéral. Colérique depuis toujours, l'annonce et la douleur de la récente perte lui avaient fait tourner la tête. Les coussins éventrés étaient étalés sur la sol, les draps étaient par terre, la coiffeuse renversée et, sous un tas de débris du miroir brisé, une brosse à cheveux faite de nacre. Avec un cri de rage, Dröfn se prit les tempes entre les mains et ferma très fort les yeux. À travers les murs de sa chambre, elle pouvait entendre les lamentations de ses sœurs qui, tout comme elle, ne pouvaient supporter la terrible nouvelle. Les cris de Blódughadda résonnaient de partout, et Dröfn semblait presque entendre les gémissements Hrönn. C'en était trop, elle allait bientôt imploser. Avec énergie, elle ouvrit la fenêtre d'un coup sec et sans attendre, se dirigea vers la surface de l'océan, au dessus de sa tête. Elle apercevait les ombres des drakkars, et plus elle remontait, plus se rendait compte que des silhouettes flottaient au dessus des profondeurs. Arrivée à mi chemin, elle rencontra un premier mortel. Un guerrier. Son visage était ensanglanté, et ses yeux ouverts, vides et globuleux, laissaient prédire qu'une bataille s'était livrée. Des dizaines d'autres, comme lui, faisaient leur apparition alors que Dröfn continuait toujours vers le haut, un poids énorme lui écrasant la poitrine. Des soldats par centaines. Les huit filles d'Aegir, dévastées par la perte de la neuvième, n'avaient pas le cœur à s'occuper de leurs vagues en ce jour. Ainsi, les corps ne pouvaient être ramenés vers le rivage et la surface de l'eau était si calme que c'en en était effrayant. Ce soir, la colère de Ràn pourrait éclater. Une tempête, la plus grosse jamais vue encore, allait faire soulever l'océan. Lorsque Dröfn passa la tête hors de l'eau, un silence des plus angoissants régnait. Des bateaux en flammes, des corps flottants et un ciel qui commençait à devenir noir. La septième vague se dirigea vers le premier soldat. Balafré, les cheveux blonds et les yeux bleus. Ces yeux bleus. Ouverts, vitreux et sans vie. Braen. Avant que Dröfn n'ai pu réagir, le souvenir du moment passé avec ce petit garçon lui revint comme si on lui avait donné une gifle. Cela faisait des années. Le trou béant qui lui servait de poitrine s'agrandit, et Dröfn avala sa salive pour ne pas hurler sa rage et sa tristesse. "C'est un des meilleurs guerriers du village. Un jour, je serai comme lui !" "Oui, tu seras un guerrier." Et regarde où cela mène. Doucement, comme si Braen était toujours en vie et pouvait sentir quelque chose, la septième cala sa tête sur son épaule. Il avait vieilli, mais on ne pouvait faire semblant de ne pas le reconnaître. C'étaient les mêmes traits doux qui ornaient son visage et surtout, les mêmes iris qui avaient tant marqués Dröfn. Avec douceur, elle posa sa main sur celle du soldat. Elle remarqua que maintenant, c'était elle qui avait la main la plus petite. Avec un sourire triste et l'impression que sa rencontre avec ce fameux gamin de cinq ans s'était déroulée hier, elle ferma les yeux de Braen. Pendant un petit moment, elle resta là, à regarder autour d'elle, ces mortels et cette eau teintée de rouge. Blódughadda aurait adoré se trouver ici. Seulement, elle n'était pas là. Personne n'était là. Plus rien. Seulement le silence et le vide. La mort. Celle des dieux comme celle des mortels était terrible. Ne connaissions-nous que cela ? La mort, le mensonge, les manigances et la destruction ? Un coup de tonnerre résonna au loin. Cela n'allait pas tarder. Peut-être Ràn avait-elle appris la nouvelle ? Peut-être qu'après le désespoir, la colère allait éclater ? Tandis que les nuages au dessus de sa tête commencèrent à gronder, les paroles d'Angeya revinrent en mémoire de Dröfn. « Il faut prendre soin des mortels. C'est notre rôle. » Oui, cela l'était. C'était une des volontés d'Angeya, de son vivant. Prendre soin des mortels. Ne pas leur faire de mal. Dröfn pouvait faire cela pour elle. À contre-coeur, elle lâcha Braen, qu'elle tenait toujours dans ses bras. Le visage tranquille, il avait l'air de ne pas avoir vécu l'enfer de la bataille, si ce n'était ses multiples blessures qui le trahissaient. Dröfn le regarda une dernière fois, son visage s'imprimant sur sa rétine. Ils se reverront surement ; après la mort, les mortels étaient toujours recueillis quelque part. Alors qu'elle recommençait à plonger dans l'eau, les paroles de sa sœur faisant toujours écho dans sa tête, Dröfn lança ses vagues et rejoignit sa famille. Il y avait un moment pour tout. Et maintenant, c'était le moment pour les dieux de voir la colère de l'océan et du ciel se déchaîner.


Encore et encore. La sueur perlait sur les tempes de Dröfn, mais elle ne pouvait pas s'arrêter maintenant. Si elle le faisait, elle savait que la prochaine fois, ça ne sera pas trois heures, mais six, qu'elle ferait. Dans un coin de la pièce, la silhouette de sa mère se dessinait dans l'ombre. À la main, des poignards, à sa ceinture, une épée et sur son buste, une superbe armure fine et dorée, richement décorée. Ses yeux bleus perçants regardaient Dröfn faire tournoyer ses dagues et tentant de battre on ne sait quel ennemi, fait de fumée et possédant une forme humaine. C'est avec un cri que la septième vague planta son couteau dans l'être de brouillard et que ce dernier se dissipa avec lenteur, signe qu'elle avait réussi à le "tuer". La magie était précieuse pour s'entrainer. Avec sa main, elle s'essuya le front, trempé. Elle jeta un œil à Dame Tempête, toujours dans l'ombre. Lorsqu'elle se détacha du mur et s'avança dans la pièce, Dröfn se sentit intimidée, comme toujours quand sa génitrice lui faisait face durant les cours. Fébrile, la jeune brune rangea ses dagues dans leur fourreau respectif et tenta de sourire à sa mère. « Alors ? Ce n'était pas si mal non ? ». Le regard bleu électrique, Ràn hocha la tête distraitement, et chassa d'un vague mouvement de la main les paroles de sa fille. « Tu tiens mal tes poignards. Comme d'habitude. Remonte un peu ta main quand tu frappe de taille, et d'estoc, soit plus rapide. » Dröfn fit un "oui" de la tête pour montrer qu'elle avait compris. Les conseils de sa mère étaient toujours très précieux, d'autant plus que la septième n'était pas une très grande guerrière, même si elle savait se débrouiller. Cependant, elle avait échappée de très près à la mort lors de la bataille contre Odin. Elle s'en souvenait comme si c'était hier. Ralliée à Jörd, le clan de la mer s'était monté contre le Père de Tout. Dröfn avait insisté auprès de ses parents pour participer à la bataille, bien qu'elle ne soit pas aussi violente que certaines de ses soeurs. Toutefois, il était question d'Angeya, et tout le long de cette sanglante bataille, elle s'était souvenu des mots de Sif, sa nièce, qui était venu leur annoncer la mauvaise nouvelle, mais aussi qu'elle découlait également des manigances d'Odin. Le pot-aux-roses éclata alors au grand jour, et l'océan et le ciel entrèrent dans une colère noire. Les vagues étaient déchaînées, de par la colères des huit filles d'Aegir, alors que ce dernier et sa femme s'étaient alliés pour faire trembler le terre et le ciel. La tempête était telle que l'on aurait pu la prendre pour le précurseur de Ragnarök. Aux côtés de la déesse Jörd, il combattirent contre le camp d'Odin. Si la déesse des tempêtes n'était pas intervenue vers la fin de la bataille, Dröfn serait surement morte à l'heure qu'il est, en compagnie d'Angeya. Ràn l'observa des pieds à la tête, de son regard inquisiteur. « La semaine prochaine, on travaillera pendant quatre heures ». Sur ce, elle tourna la dos à Dröfn et sortit de la pièce avec instance. 1500 ans. Le temps avait fait son oeuvre et maintenant, les choses avaient bien changées. Odin, Père de Tout, n'était plus roi. La fin de son règne avait été mouvementé, oscillant entre disparition et guerres. Dröfn espérait grandement que son fils, Thor, reprendrai les reines avec plus de vigueur et de confiance. 1500 ans qu'Angeya les avait quittés, et pourtant, la blessure était toujours aussi fraîche, comme une brûlure que l'on ne peut oublier au quotidien. Les parents de Dröfn, tout comme ses sœurs et elle-même, n'avaient toujours pas fait leur deuil. Ràn était devenu encore plus froide qu'elle ne l'était, Aegir plus réservé encore et ses sœurs, toutes animées d'une colère aussi vive que profonde. Angeya manquait à toute la famille, qui ne pouvait échapper à la tristesse depuis des années. L'océan tout entier était en colère, il ne pouvait pas faire passer cela. Le Père de Tout allait payer. À un moment ou à un autre. Maintenant que Sif était montée sur le trône, il y a peu de temps de cela, il sera beaucoup plus simple d'atteindre la famille royale, et plus particulièrement le responsable de la mort de la première vague.

Tout est parfait petite vague, merci pour les modifications

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