C’était une jolie petite fille. Une jolie petite fille dans un univers d’homme. Son père, un homme aimant, a toujours été là pour elle. Il tenait la taverne du village, de par cet apport d’argent, elle n’a jamais manqué de rien. Son frère n’a jamais pu lui pardonné. Il a toujours considérer la mort de leur mère comme étant la faute de sa sœur. Elle s’est prit des coups et ne répliquait que rarement. Ce qu’elle rendait n’atteignait jamais sa cible. Pour assoir son ascendance sur sa jeune sœur, Hróarr, la frappait avec plus de véhémence. Chaque fois plus longtemps, chaque fois plus fort. Leur père ne rentrait pas dans ce qu’il appelait des chamailleries d’enfants. Malgré le fait que sa fille finissait souvent cloîtrée au lit pour des jours. Plus Asá grandissait, plus son frère la corrigeait. Pourtant, lorsque des bagarres se déclenchaient hors du cercle familiale, c’était, en général, elle qui gagnait contre les garçons du village. Très tôt, elle commença à s’entrainer à l’art de la guerre et des combats. Rapidement elle devint bonne, très bonne même. De plus en plus souvent les jeunes hommes les plus aguerri du village tentaient leur chance face à elle. Asá gagnait la plupart des combats. Mais jamais, au grand jamais, son frère ne l’autorisa à participer aux raids. Son père, las de s’opposer à son fils, lui laissait diriger cet aspect de la vie de sa sœur.
Un jour, Hróarr rentra de rapine avec deux thraells, un garçon et une fille. Il se débarrassa de la fille en la vendant à un homme d’un village avoisinant, et garda le garçon à son service. Asá avait 17 ans quand le garçon, contraint et forcé, intégra leur foyer. L’avantage fût que, dorénavant, elle n’était plus la seule à recevoir des coups. Gareth en reçut tout autant qu’elle, voir même plus.
L’année de ces 20 ans, durant l’organisation d’un énième raid, Asá prit son courage à deux mains et se confronta à son frère. Elle voulait participer, elle le souhaitait plus que tout. Après l’avoir dévisagé en silence durant de longues minutes, un sourire moqueur s’esquissa sur le visage de Hróarr. Il s’approcha d’elle et d’un ton mielleux, lui susurra à l’oreille:
« Ma chère sœur, te penses tu réellement capable de te battre comme un homme ? De tuer de sang-froid ? Je serais ravi que tu y laisses ta vie, mais père ne me le pardonnerai jamais. Tu n’es qu’une petite conne ! »
Asá bouillonnait de rage, mais elle ne pouvait pas éclater. Pas sur la place centrale du village. Hróarr s’éloigna de son visage, et lança haut et fort :
« Ma sœur, ici présente, pense qu’elle peut se battre comme un homme. Elle voudrait participer à notre prochain raid. Voici ma condition. Bats toi contre moi, si tu gagnes tu pourras y aller. Si tu perds… » Un sourire carnassier sur le visage, il tourna sur lui-même, les bras écarter, se pavanant.
« Vas-y soeurette, battons nous ! Toi contre moi. C’est ta seule chance ! »
Ce jour là, Asá s’est prit la raclée de sa vie. Une humiliation dont elle se souviendra toute sa vie. Elle resta clouée au lit durant six jours, des bleus sur tout le corps, un œil qu’elle ne pu ouvrir qu’au bout du troisième jour… Dès lors, elle n’essaya plus de contrer son frère. Elle se fit toute petite, continuant à s’entrainer, continuant à travailler à la taverne avec son père. Elle savait qu’un jour, il ne serait plus là pour la commander. Il lui suffisait d’être patiente.
Durant un hiver plus rude que les précédents, leur père tomba malade. Il était déjà un vieil homme. Malgré des soins minutieux apportés jour et nuit, il mourut. A partir de là, Hróarr, eu encore plus de pouvoir sur sa sœur. En effet, étant l’unique homme de la famille, c’est lui qui était responsable de tout. Pour lui, Asá, faisait partie des meubles. Dès la fin de leur deuil, il clama à qui voulait l’entendre que contre une peau d’ours brun il marierait sa sœur. La nouvelle fit rapidement le tour du village. Elle arriva même jusqu’aux oreilles de Gareth.
Alors qu’Asá marchait dans le village, elle perçut une présence derrière elle. Se retournant, elle se retrouva face à Gareth. Le jaugeant du regard, elle lui demanda sèchement :

Le dialogue en spoiler est copier de la fiche de Arnórr. Avec l'autorisation de son auteur =):

A partir de ce jour, la vie d’Asá changea du tout au tout. Gareth tint parole, ramena une peau d’ours brun et combattit son frère. Il se défendit avec un tel maestro, que le combat se termina avec les viscères de Hróarr étalés sur le sol. Asá hérita de la taverne, se mit en ménage avec Gareth, qui devint un viking libre grâce à leur union. Il en profita aussi pour changer de nom. Le petit Gareth Bradford devint Arnorr Ormfrid. Dans leur maison, vivait Asá, Arnorr ainsi que les deux autres femmes de ce dernier. Leur couple n’était pas des plus banals. Ils n’eurent jamais de rapport intime. Mais cela leur convenait à tout les deux. Ils s’aimaient, à leur manière.
Le temps passant, Arnorr mûrit, devint un homme. Asá, de cinq ans son ainée, vit ce changement, le vécu. Plus le temps passait, plus elle le trouva beau. Mais au grand jamais elle ne le lui avouerait. Elle avait trop d’égo. Malgré ça, elle tomba peu à peu sous le charme de son mari. Mais ne laissa rien paraître. Elle prit des amants, de courtes relations, sans engagements aucun.
Quand les Jötuns entrèrent dans Tromsø, Asá était à la taverne, comme d'habitude. Elles entendit les hurlements des habitants du village avant de voir les géants de glace. Elle lâcha immédiatement ce qu'elle était entrain de faire et alla chercher ses armes. Elle se joignit aux hommes et aux skjaldmös pour défendre le village. La bataille faisait rage, les hommes tombaient les uns après les autres lorsque les dieux apparurent. Grâce à cette aide inattendue, mais sollicitée, ils purent mettre les géants de glace en déroute. Cette victoire avait un goût amère. Beaucoup de pertes étaient à déplorer. Beaucoup de femmes perdirent époux ou enfants ce jour là.
Et c'est ce jour là qu'Asá prit conscience que personne ne savait de quoi demain était fait. Elle prit conscience que son horloge biologique tournait. Elle avait vu la mort de près et malgré sa peur de la maternité, elle commença sérieusement à s’interroger quant à devenir mère. L’idée lui trottait, vaguement, dans la tête depuis un bon moment. Mais c'est uniquement à ce moment là que les choses devinrent plus concrètes.

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