Il fut un temps où les cors de guerre résonnaient sans cesse à Asgard, leurs sons graves faisaient trembler ses murs et se dispersaient en échos inquiétants à travers la cité. Il fut un temps où les majestueuses portes s'ouvraient uniquement pour faire sortir les guerriers et laisser entrer les blessés. Il fut un temps où les cris de douleurs et de terreurs des corps déformés couvraient les voix des guérisseuses et les pleurs des familles venues se lamenter. En ces temps jadis, Eir Nessdóttir n'était qu'une toute jeune déesse, dont les mains tremblantes peinaient à recoudre les plaies. La guerre contre les Vanes lui permettait de mettre en pratique le savoir de ses frêles années et de toutes les nouvelles divinités, Eir était celle qui se devait d'apprendre le plus vite. Lorsque, quelques années auparavant, le Roi Odin lui-même demanda à Ness de lui présenter sa fille, la discrète et savante Eir, jamais cette dernière n'aurait cru que sa soif de connaissance médicale serait gratifiée par un titre aussi prestigieux que celui que lui accorda le Père de toutes choses. Si être une déesse signifiait, pour tout un chacun, grandiloquence et supériorité de l'âme, Eir réalisa rapidement les nombreuses charges et responsabilités qu'incombaient à la fonction de divinité de la médecine.

Les mourants se multipliaient, les scènes d'horreurs avec eux. Ce fut la première fois que la déesse ressentit le poids implacable et douloureux de l'impuissance, en effet, certains d'entre eux ne pourraient guérir, certains d'entre eux allaient périr indubitablement. Aussi sage était-elle, la guérisseuse ne pourrait pas tous les sauver, les Nornes l'avaient voulu ainsi. Sa jeunesse ne l'avait pas encore préparé à cette éventualité, malgré son esprit rationnel, Eir était une idéaliste qui croyait que la mort ne frappait que ceux qui la méritaient. Et lorsque enfin la guerre cessa et que la paix fut promulguée entre les royaumes, lorsque les toutes dernières traces de sang séché disparurent de sous ses ongles abîmés, la déesse meurtrie et orpheline, rangea ses illusions avec ses jeux d'enfants, dans un coin du passé... Jour et nuit, les scènes de carnages vinrent habiter ses songes, des cauchemars impossible à oublier qui lui firent d'autant plus savourer la paix.

A sa demande, le roi fit construire des maisons de guérisons, mais pas n'importe où, au centre du palais royal, au cœur du pouvoir. Ce geste combla la guérisseuse qui se sentit pousser des ailes, estimée par le Père de tout, presque privilégiée. Eir commença à répandre son savoir largement alimenté par la bibliothèque royale. Son rôle de déesse de la médecine fut une source de très grande fierté chez Eir qui prit ainsi la décision de former des apprentis dévoués pour partager avec eux sa science médicinale. Ils deviendraient une sorte de public loyal et discret qui s’abreuverait de ses leçons pour servir au mieux Asgard. Avec eux, Eir voyagea jusqu'à Alfheim, chez les elfes de Lumière, pour en apprendre toujours plus sur l'art de soigner.

Les années passèrent et avec elles l'émergence de nouveaux dieux toujours plus nombreux. La grande déesse se sentit de plus en plus cantonnée à son rôle de simple infirmière des dieux, destinée à soigner les blessures de leurs duels ou de leurs expéditions alors qu'elle possédait un savoir bien plus étendu en réserve et qui n'avait aucune possibilité de s'exprimer. Les maladies leur étant inconnues autant que la vieillesse du corps, les immortels se désintéressèrent de la déesse et de ses concoctions aux plantes. Eir ne supporta pas que l'on méprise son savoir, pire, elle commença à nourrir un certain antagonisme pour la magie qu'elle trouvait bien trop versatile à son goût, malgré sa connaissance des runes de soin. Arrogante, elle méprisa tous ceux qu'elle croyait indigne de sa sagesse et s'adressait aux autres avec une supériorité non feinte. Enfin, au bout d'un siècle de frustration en tout genre, Eir se dit qu'elle n'avait plus rien à apprendre d'Asgard, de Vanaheim ou d'Alfheim.

Alors son regard se porta sur Midgard, sur ses terres sauvages et sur les mortels qui les peuplaient de part et d'autres. De ce qu'elle savait, ils ne vivaient que quelques années, un rien les faisait trépasser: une simple blessure mal soignée, une morsure de serpent, un rhum hivernal...Ils semblaient si fragiles et leurs existences paraissaient si insignifiantes que la déesse orgueilleuse pensait trouver en leur sein la reconnaissance qu'elle recherchait et méritait. Eir s'imaginait rejoindre ces êtres barbares et les sortir de leur obscurantisme pour les guider vers la lumière du savoir médicale. Jamais les mortels mépriserait son art, ils deviendraient des sujets d'étude forts prometteurs et la remercieraient pour tout ce qu'elle leur apporterait. Encore des vanités d'immortelle ! Lorsque le Roi d'Asgard lui donna la permission de se rendre sur ce nouveau monde, Eir ne s'attendit pas du tout à y trouver bien d'autres choses que sa suffisance lui empêchait de prévoir Sous les traits d'une simple guérisseuse itinérante, accompagnée de ses meilleurs disciples et de quelques guerriers pour assurer leur sécurité, la déesse voyagea à travers des terres aussi dangereuses que fabuleuses, elle partit à la rencontre de communautés plus humbles et respectueuses qu'aucun dieux ne le seraient jamais, d'individus fiers qui combattaient vaillamment tous les obstacles qui barraient le chemin de leur courte vie...Au cours de ce périple, les mortels donnèrent une bonne leçon à la maîtresse des onguents, qui ravala toute sa fatuité et se sentit bien stupide de les avoir sous-estimé, pire, elle médita de longs jours sur la façon dont elle avait osé mépriser la vie, leur vie, comme si leur existence ne valait pas la sienne ou celle de ses proches. La fugacité de leur souffle dans ce monde faisait toute leur force, c'était parce qu'ils mourraient vite qu'ils vivaient vrais !

Forte de cette expérience, Eir revint sur Asgard plus changée que jamais. Ce voyage initiatique bouleversa complètement l'idée qu'elle se faisait de Midgard et de ses habitants, mais aussi et surtout des dieux qui étaient censés veiller sur eux... Le peuple des immortels, auquel elle appartenait, paraissait si arrogant, si cruel et si inconstant malgré ses longues années d’existence que la déesse ressentit les prémices de la honte s'éveiller au plus profond de son être. Elle-même n'avait fait qu'exposer sa science avec dédain, tout en pointant du doigt les ignorants. Consternée par son propre orgueil, Eir remit de l'ordre dans sa vie : Pour revenir à l'essentiel, elle abandonna ses somptueuses robes de déesse, ses drapés luxueux et très élaborés, pour des vêtements simples et pratiques, loin de toutes fioritures de sorte qu'il était fréquent de voir ses disciples mieux apprêtés qu'elle.
Ensuite, la divine Eir se fixa de nombreux principes qu'elle s'employa à ne jamais bafouer. Parmi eux l'idée de dévouement aux malades, celle de compassion et de modestie envers chaque personne qu'elle serait menée à rencontrer ou encore celle de toujours chérir la vie et de n'en mépriser aucune. Des notions toutes simples qui formeraient la base de sa doctrine et donc de son enseignement.
Enfin, Eir décida de revenir sur Midgard à plusieurs occasions au cours des siècles qui suivirent. Là, toujours sous l'apparence d'une banale guérisseuse, elle décida de former des mortels à l'art de la médecine. Ce fut une de ses plus grandes décisions et l'une des plus controversée parmi ses apprentis. Un peu partout dans ce monde, là où la maladie et les guerres frappaient, Eir dispensait son savoir, elle le partageait avec ceux qui s'en montraient dignes, autrement dit, ceux qui comme elle était dévouée à la guérison et qui tentaient de combattre les maux que portait leur monde. La divinité portait le secret espoir qu'un jour les mortels, qu'elle affectionnait tant, seraient capables de prolonger leur espérance de vie sans son aide ou celle de ses semblables et qu'ainsi les Nornes rallongeraient le fil de leurs destins pour en offrir de plus glorieux.


Asgard, quinze ans avant le contexte actuel :

Les premiers rayons du soleil venaient réchauffer les fleurs colorées emplies de rosée du jardin de Frigga. Les gouttes tombaient une à une sur la terre humide au rythme d'une mélodie inconnue ou celui d'une horloge invisible. Une légère brise vint faire trembler sa chevelure brune tandis qu'elle observait ce spectacle de sa fenêtre baignée de lumière presque captivée par cette beauté parfaite qu'était la nature à son réveil. Son visage pâle portait les rides d'une jeune femme d'une trentaine d'année à peine, ses yeux bleu gris possédaient la profondeur et le calme de millier d'hivers. Lorsque la porte derrière elle s'entrouvrit, Eir inspira profondément et captura d'un dernier regard ce tableau qui l'absorbait.

- Ma Dame ! Vos provisions sont prêtes! Ainsi que les herbes dont vous aviez fait la liste! Souhaitez vous emporter autre chose avec vous?

- Non Tekla, je ne compte pas rester très longtemps ! J'imagine que cela sera suffisant ! Répondit Eir en se détournant de la fenêtre pour faire face à sa jeune apprentie. A ces mots, Tekla parut contrariée, ses fines lèvres s'ouvrirent à demi avant de se fermer, il était évident que la jeune femme était en proie à des réflexions personnelles sur le bien fondé du voyage de sa maitresse. Une évidence qui n'échappa pas à Eir et qui, par bonté d'âme, délivra sa disciple de ses tourments plutôt que de la laisser mariner des heures durant avec.

- Parle je te prie ! Dit-elle calmement. La déesse s'avança vers l'une de ses tables de travail et contempla certaines des fioles qui s'y trouvaient comme un rituel qu'elle effectuait chaque matin. Certaines de ses expériences mettraient des mois voir des années à aboutir mais par minutie, elle s'appliquait toujours à porter attention aux petits changements, aux petits détails qui pouvaient faire toute la différence. Cette précaution valait aussi pour les mortels et particulièrement pour les guérisseurs qui la priait, elle gardait généralement un œil sur eux. Néanmoins, pour la première fois depuis qu'Odin l'avait nommé déesse, l'un de ces êtres l'avait désignée comme responsable de ses malheurs et avait prononcé à son encontre des menaces qu'aucune divinité ne saurait tolérer...ou presque.

- Hé bien....c'est juste que...Je pense que vous ne devriez pas rencontrer ce...cet homme ! Il vous a insulté, il ne mérite pas que vous vous déplaciez en personne. Laissez l'une d'entre nous le punir à votre place et.... Tekla s'interrompit subitement lorsqu'un petit rire cristallin s'échappa des lèvres de Eir. Surprise, la jeune apprentie resta muette, les joues rougies sans comprendre la raison de cet amusement.

- Pardonne moi Tekla ! Tu es tellement vive et sûre de toi que cela m'a troublée ! Répondit Eir en adressant à son amie un regard bienveillant emprunt d'une légère ironie. Je ne compte pas le punir ! Pourquoi le ferai-je ? Je veux simplement comprendre ce qui l'a motivé à me prier des mois avant de finir par me provoquer. C'est de la pure curiosité !

- Mais Ma Dame, ce n'est qu'un mortel !

L'amusement qui régnait dans les yeux de la déesse disparut pour faire place à la tristesse et à la froideur que seules ses longues années d’existences étaient capables de doter. Sans doute Tekla sentit à quel point elle venait d'outrepasser son rôle puisqu'elle plia l'échine et demeura silencieuse, fixant un point imaginaire sur le sol de la pièce.

- Je te remercie, tu peux disposer ! Finit par murmurer la déesse une fois l'inspection de son propre travail terminée. Eir n'était pas la déesse de la pitié et à peine celle de la compassion, pourtant, elle pardonnait aisément à des êtres comme Tekla qui n'avaient vécu qu'une centaine d'années à Asgard, bien à l’abri derrière ses murs, mais elle se devait d'incarner également le respect pour les êtres dits « inférieurs » aux dieux même si cela devait parfois passer pour de l'austérité.

Midgard, deux jours plus tard :


Tromsø ressemblait à tous les autres villages viking du secteur. Les habitations étaient en bois, quelques mètres à peine les séparaient les unes des autres et de la végétation poussait sur leurs toits. Rien d'extravagant, à mille lieux de la demeure la plus modeste de Vanaheim. Son seul atout restait la vue imprenable sur la mer, leur voisine, qui dotait Tromsø d'un charme incommensurable. L'air marin apaisa l'esprit inquisiteur de l'étrangère. Elle se souvint vaguement avoir déjà parcouru ces terres quelques centaines d'années auparavant et un faible sourire dérida ses lèvres rosées, son amour pour les paysages sauvages de Midgard ne cesserait jamais.

Eir suivit le plan qu'elle s'était fixée en arrivant. Comme à chaque fois qu'elle rendait visite aux Hommes, elle se présentait à eux en tant que simple guérisseuse itinérante venue soigner les villageois contre un repas chaud et un toit pour la nuit. Bien rare étaient les fois où elle avait trouvé porte close, les bonnes guérisseuses ne courraient pas les rues. Tromsø ne fit pas exception et on accepta son aide pour quelques jours. Ce délai suffit à la divinité qui remercia le Jarl et se mit en quête de pauvres âmes à soulager. Entre deux cataplasmes aux plantes, la déesse se renseigna sur l'endroit où elle pourrait trouver celui qui l'avait mené jusqu'ici. Rapidement, son enquête finit par porter ses fruits.

- C'est toi Valdimárr ? Il parait que tu peux me conduire jusqu'à Kvaløya ?

La jolie brune s'adressa solennellement à l'homme devant elle, affairé à charger de lourds paniers sur son drakkar. Du ponton, Eir détailla avec une curiosité mutine le grossier personnage qui continuait son dur labeur sans jeter un seul regard à sa divine interlocutrice, comme s'il ne l'avait pas entendue. La guérisseuse ne s'en vexa pas, elle était accoutumée à la rustauderie de certains hommes et se contenta donc de réitérer sa demande.

- J'ai de quoi payer ! Fit-elle alors en retournant une petite bourse en cuir tanné. Quelques pièces d'argent, d'un autre peuple de Midgard, bien plus au Sud que les vikings, tombèrent dans sa main. Sans pouvoir évaluer exactement le cout d'une telle traversée, Eir savait que ce métal précieux saurait convenir au paiement et de ce fait, ce Valdimárr ne pourrait refuser bien longtemps sa requête. Prévisible, l'homme posa enfin son regard bleuté sur la déesse et grommela dans sa barbe rousse : « Ça conviendra! »

Quelques heures plus tard, Eir embarqua aux côtés de celui qui l'avait insultée plusieurs mois auparavant, et qui ne se doutait pas une seule seconde de son identité. Comme prévu, elle profita du voyage pour en savoir plus sur lui, sur le village, sur sa vie. L'homme ne se confiait pas facilement et la sage déesse dû user de toute la ruse dont elle était capable pour l'inciter à le faire. Après moult incitations, tantôt taquines, tantôt bienveillantes, elle finit par apprendre que durant l'absence de Valdimárr, sa femme avait péri en couche et que l'enfant qu'elle portait n'avait pas non plus survécu. À partir de là, le lien logique s'établit entre les prières du viking et les injures qu'il avait proféré à son encontre une fois que le drame survenu. Valdimárr en voulait à la déesse Eir de n'avoir pas su veiller sur sa famille comme lui-même aurait dû le faire. Sans égard pour les blasphèmes qu'il avait proféré à son encontre, la prêtresse de la médecine partagea sa peine immense et la culpabilité qui l'habitaient. Cet homme brisé n'avait fais que rejeter sa propre faute sur les dieux qu'il tenait coupables d'un crime imaginaire, d'un triste sort inspiré par les Nornes.

Eir fut sensible aux blessures du viking que seul le temps pourrait guérir et se jura de prendre soin de lui, comme une dette qu'elle n'avait pas. Sans doute le marchand lui rappelait sa propre impuissance face au destin, quoiqu'il en fut, Eir revint le voir à plusieurs reprises aux cours des quinze dernières années et même si elle ne réussit pas à le soigner de son aversion stupide pour les guérisseuses et leurs sciences, un lien très spécial les unit.

Malheureusement, plus d'une année entière s'écoula depuis son dernier passage à Tromsø. Depuis l'enlèvement d'Idunn, Eir n'eut plus une seule seconde à accorder aux mortels et à Valdimárr, et lorsque les Jötuns envahirent Asgard, devant l'ampleur des dégâts, ses disciples et elle s'organisèrent pour secourir au mieux la population... Une fois la situation rétablie, Eir resta au chevet de la reine gravement blessée durant plusieurs mois.
La déesse de la médecine affronta à nouveau ses propres démons lorsqu'à la fin de l'été, la guerre entre Asgard et les royaumes de Vanaheim et Alfheim, accompagnés de Jörd, fut déclarée. De douloureux souvenirs ressurgirent du passé et Eir et ses servantes se retranchèrent dans ses maisons de guérisons sans chercher à prendre part aux négociations. La déesse se mura dans un mutisme glacial et préféra mettre toute son énergie au service des forces asgardiennes plutôt que de contester un seul ordre du roi Odin. Les trahisons fusèrent, les rumeurs sur l'incompétence du Père de toutes choses grandirent avec elles, mais jamais l'inflexible Eir n'envisagea de déserter Asgard. Au summum du conflit, à l'arrière des batailles, sur la Plaine de Nornheim, la déesse apporta protection et soin à tous les guerriers tombés au combat. Et plus les corps mutilés se multipliaient sous ses précieuses mains de guérisseuse, plus l'amertume et le désespoir grandirent dans son cœur. Quand les dieux apprendraient-ils de leurs actes ? Quand ces massacres cesseront-ils pour de bon ? Une chose était certaine, d'autres guerres les attendaient et Eir se demanda encore combien d'années elle pourrait le supporter.

L'accord passé entre Jörd et Odin ramena la paix entre les immortels mais pas dans l'esprit de Eir qui devait continuer de s'occuper des victimes de ce terrible gâchis. Pire, l'une d'entre elles n'était autre que le prince Thor, devenu roi suite à l'accord passé entre ses parents. Guérir le dieu du tonnerre d'une blessure causée par la puissante lance Gungnir fut une expérience longue et éprouvante, la vie du souverain ne tint qu'à un fil durant plusieurs jours. Par chance, Eir triompha de son mal. Une petite victoire après d'aussi grandes défaites...

Tout est parfait J'aime beaucoup ce que tu as fait du personnage, Eir est vraiment très touchante et très intéressante Je lui souhaite bien du courage avec tous les blessés mortels et immortels

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